Fusillade de Daillon : 5 ans après, les familles enfin devant le tueur présumé
C’est un procès très attendu qui s’ouvre ce lundi, celui d’un jeune valaisan accusé d’avoir perpétré un massacre dans un petit hameau de montagne.
C’est un procès très attendu qui s’ouvre ce lundi, celui d’un jeune valaisan accusé d’avoir perpétré un massacre dans un petit hameau de montagne. 5 ans après les faits, les familles attendent des réponses.
Retour en arrière. Nous sommes aux environs de 21 heures ce mercredi 2 janvier 2013. Des tirs sont entendus dans la nuit, dans les rues étroites de Daillon, ce petit hameau valaisan sur les hauteurs de Conthey. C’est la panique, les gens sont barricadés chez eux. Un homme tire sur tout ce qui bouge... Lui, c’est un enfant du coin de 33 ans, connu de tous ici, un peu marginal, avec des antécédents psychiatriques.
Il utilise un fusil de chasse à double chien et mousqueton 1931. Il est ivre, délirant, persuadé qu’il a été kidnappé à sa naissance. Le tireur est finalement neutralisé par le groupe d’intervention de la police cantonale... Mais sur place, des corps gisent sur le sol, à même l'asphalte. Le bilan est dramatique : trois morts, trois femmes de 79, 54, et 32 ans.
La fusillade de Daillon, c’était il y a plus de 5 ans. Et ce lundi, alors que s’ouvre le procès de l’assassin présumé, l’émotion est encore à fleur de peau. Le huis-clos partiel a été ordonné, pas de public présent. Pour Jean-Luc Addor, avocat de deux victimes qui ont survécu, il est temps que justice soit faite : " tout un village, une région, un pays a été touché. Le tueur s'en est pris a des innocents complets, par hasard !" Le hasard, l’injustice, la folie meurtrière, autant de choses qui ont choqué.
La folie justement, est au centre des débats. L’accusé comparait à Sion pour assassinat et tentative d’assassinat, mais l’auteur présumé est-il responsable de ses actes ? Les expertises tendent à prouver que non, bien au contraire. Il souffrirait d’importants troubles de schizophrénie paranoïde. Le ministère public en est également convaincu. Les juges vont-ils suivre l’avis du procureur ? C’est très probable nous dit-on. Si tel est le cas, l’accusé pourrait être condamné à l’internement.
Reste qu'aujourd'hui, les familles veulent des réponses. Guillaume Grand, avocat d’une victime grièvement blessée ce jour là, est catégorique : "le temps n'a pas arrangé les choses, tout le monde attend la fin de cette trop longue procédure. On attend la reconnaissance des faits commis par le prévenu, c'est le plus important. Et qu'il ne puisse plus recommencer, jamais".
L’audience devrait durer toute la journée.