Football: l'axe Sion-Turin plus fréquenté que jamais

En football, le FC Sion a profité de la dernière journée du mercato, ce lundi, pour engager un latéral guadeloupéen. Dimitri Cavaré, 25 ans, a signé un contrat de deux ans et demi avec la formation sédunoise. Cette fenêtre de transfert hivernale a par ailleurs renforcé une tendance: le FC Sion collabore de plus en plus étroitement avec la Juventus de Turin.

C’est peu de le dire. En plus de Dimitri Cavaré, le FC Sion a recruté trois autres joueurs en janvier: Johan Djourou, Filip Stojilkovic et le jeune espoir japonais Yamato Wakatsuki. Ce dernier intéresse fortement l’équipe italienne. On peut alors imaginer que l’attaquant de 18 ans soit venu faire ses armes en Valais avant de prendre la direction du Piémont.

Si un tel scénario parait plausible, c’est qu’il s’est déjà produit dans un passé très récent. Rappelez-vous, l’été passé, le jeune argentin Enzo Barrenechea – lui aussi âgé de 18 ans – signait en Valais pour quelque 3 millions de francs, un gros transfert à l’échelle du club. La presse évoquait, comme pour Wakatsuki, un intérêt marqué de la Juventus pour le joueur. Durant l’automne, Enzo Barrenechea évolue à 7 reprises sous le maillot des M21 du FC Sion avant d’être transféré, cet hiver, chez la Vieille Dame.

«Aucune garantie de revente»
Marco Degennaro, directeur du FC Sion et principal interlocuteur avec le marché italien, déclare qu’il n’existait aucun document écrit qui garantissait l’engagement de Barrenechea par la Juventus de Turin après son passage à Sion. Mais, toujours selon Marco Degennaro, «l’intérêt marqué des plusieurs cadors européens assurait le club sédunois de pouvoir le revendre sans difficulté ».

Reste que le risque était réel, si en effet aucune garantie n’existait. On le sait, tout peut aller très vite dans le sport, une grave blessure et une carrière est anéantie. Mais ce risque, le FC Sion était prêt à le prendre, pour un joueur qui n’a finalement joué que sept rencontres, qui plus est avec la réserve. Alors quel est l’intérêt pour le club sédunois dans cette histoire ? «De faire une plus-value financière. Elle est réelle pour le cas d’Enzo», rétorque Marco Degennaro, qui refuse de chiffrer ladite plus-value.

«Nous avons fait une plus-value financière en accueillant Enzo Barrenechea pendant 6 mois» Marco Degennaro, directeur du FC Sion

Des facilités adminstratives en Suisse
Mais si Enzo Barrenechea ou Yamato Wakatsuki font halte à Sion, en Suisse, avant de signer dans un grand club européen, ce n’est peut-être pas un hasard. Notre pays offre en effet des facilités administratives, qui rendent les transactions vers d’autres championnats plus simples par la suite. C’est en tout cas l’avis de l’agent de joueur Michel Urscheler: «Il y a trois pays qui facilitent cela, à savoir la Belgique, le Portugal et donc la Suisse. Est-ce par rapport à la grandeur du championnat? Etant donné qu’on a pas accès aux top joueurs, on facilite l’établissement de futures pépites», explique Michel Urscheler, avant de détailler: «On le voit notamment au niveau du contingent des extracommunautaires, plus important chez nous que dans d’autres championnats. La qualité de vie en Suisse est également un élément à relever».

«La Belgique, le Portugal et la Suisse facilitent l’établissement administratif des joueurs extracommunautaires» Michel Urscheler, agent de joueur

Bientôt des bouchons sur l’axe Sion-Turin?
Alors, après Enzo Barrenechea, Yamato Wakatsuki va-t-il signer prochainement à la Juventus de Turin ? Le directeur du FC Sion Marco Degennaro estime qu’à l’heure actuelle, ce n’est pas forcément le club turinois qui tient la corde pour le recruter. Quoiqu’il en soit, l’axe Sion-Turin est passablement fréquenté. En décembre, le jeune Sédunois Yannick Cotter a en effet officialisé son départ pour la Juventus en juin. L’été dernier, le défenseur suédois Mattias Andersson faisait le chemin inverse, quittant la Vieille Dame pour venir s’établir en Valais.