Fini le tir aux pigeons d'argile à Dorénaz ! Toujours pas assaini, le site est fermé depuis des mois
Depuis 6 mois, le ball-trap de Dorénaz est fermé. "Nous avons reçu une interdiction de tirer tant que la dépollution du site n'est pas exécutée", affirment les responsables du Club de Tir. Les coûts de l'assainissement sont trop élevés. Quel avenir pour l'unique Fosse Olympique du Valais?

Dans le milieu du tir sportif, c'est un site réputé bien au-delà des frontières cantonales... et pour cause : à Dorénaz se trouve l'unique Fosse Olympique du Valais. On en compte une poignée sur l'ensemble du territoire national. C'est dire l'importance de l'endroit pour les amateurs de tir aux pigeons d'argile.
Le Club de Tir aux Pigeons (CTP) de Dorénaz est une référence. Parmi ses membres, plusieurs champions suisses et même un champion du monde. Un club qui compte 120 membres, dont une quarantaine d'actifs.
La poudre ne parle plus
Un club renommé donc. Et pourtant. En juin dernier, il l'annonçait officiellement : "Nous devons malheureusement vous informer que le stand est fermé jusqu'à nouvel ordre. Nous avons reçu une interdiction de tirer tant que la dépollution du site n'aura pas été exécutée."Cette décision fait suite à la politique d'assainissement des stands de tir du canton, annoncée en 2019. Des zones polluées en raison du plomb présent dans les projectiles et qui se retrouvent dans les buttes pare-balles. Depuis le 1er janvier 2021, fini le plomb, on utilise des billes d'acier. Selon nos informations, sur les quelques 261 stands de tir présents en Valais, 71 doivent encore être assaini. C'est le cas de celui de Dorénaz.
"Si nous appliquons la même méthode que les stands de tirs à balles, c'est un devis de plus d'un million de francs" Stéphane Revaz, ball-trap de Dorénaz
Dorénaz se trouve dans une situation inconfortable. Car voyez-vous, une Fosse Olympique est par définition très grande, indispensable pour la pratique du tir aux pigeons. "Si nous appliquons la même méthode qu'un stand de tir classique, c'est un devis à plus d'un million de francs. Ce n'est tout simplement pas possible", nous explique Stéphane Revaz, membre fondateur et secrétaire du club. A titre de comparaison, l’assainissement du stand de tir du voisin Vernayaz est estimé à "seulement" 300'000 francs.
Une solution meilleure marché a été cherchée... et peut-être trouvée. "Une entreprise lyonnaise spécialisée dans la récupération de plomb serait prête à intervenir". Une prestation qui couterait dix fois moins cher, en dessous des 100'000 francs.
"Nous avons contacté le canton. Nous attendons son autorisation pour effectuer une première phase test, qui serait totalement à nos frais bien sûr. Si cette phase test est acceptée et qu'elle s'avère concluante, nous pourrons mandater cette entreprise pour faire la dépollution sur l'ensemble du terrain", explique le secrétaire du club. "Si tout se passe bien, nous espérons que d'ici le milieu de l'année prochaine nous pourrons reprendre nos activités".
"En attendant, nous devons nous entrainer à Genève, à Thonon ou en Italie" Stéphane Revaz, ball-trapde Dorénaz
C'est donc la situation du ball-trap de Dorénaz. Depuis six mois, on attend. "Et ils sont nombreux à nous appeler pour savoir quand on va rouvrir. Impossible de leur répondre ! Nous devons nous entrainer à Genève, à Thonon ou en Italie". Stéphane Revaz qui insiste : "Dans cette histoire, nous ne nous battons pas du tout contre le canton, l'assainissement est obligatoire et nous voulons le faire (...) Nous essayons de trouver une solution tout simplement, la méthode la plus économique et la plus écologique possible pour continuer à exister." Ci-dessous notre reportage :
C’est un travail de longue haleine : la dépollution des stands de tirs se poursuit en Valais…Depuis 2019, le canton demande aux communes de dépolluer les sites, contaminés par des décennies de tirs avec des projectiles de plomb. "Aujourd’hui, sur les 261 stands de tirs recensés en Valais, 71 doivent encore être assainis", nous explique Yves Degoumois, Chef de section - sites pollués, sols et eaux souterraines à l’Etat du Valais.
C’est le cas de celui de Vernayaz, situé au pied de la montagne dans la zone dite du "Fond du Mont". Le village vient de faire paraitre au Bulletin officiel une demande d’autorisation. "Nous sommes obligé d'assainir, le risque de pollution de la nappe phréatique est réelle, nous sommes en zone de protection des eaux", déclare la conseillère communale Sabine Fournier. Le coût est estimé à 300'000 francs, la moitié à charge de la commune, l'autre partie étant assurée par des subventions cantonales et fédérales. Cet assainissement consiste à évacuer et éliminer la terre polluée. Ecoutez :