Et si vous ouvriez votre salon à des inconnus ? Les Salons de Modeste débarquent en Valais
Un concept fribourgeois pour recréer du lien social débarque en Valais. Des habitants s'apprêtent à ouvrir leur salon à des inconnus, le temps d'un moment convivial. Les participants ne sauront pas non plus à l'avance chez qui ils seront accueillis.
La conférence de presse de ce mardi à Sion avait un décor à nul autre pareil. Au plus proche du concept qu'ils présentaient, ils ont choisi d'accueillir les médias dans le salon de l'un des intervenants. Guillaume Tschupp est président de l'association des Salons de Modeste.
Né à Fribourg il y a 30 ans, l'événement débarque en Valais. Le concept est simple : des habitants accueillent dans leur salon des inconnus pour un moment de convivialité. C'est après avoir découvert et vécu l'expérience fribourgeoise que Guillaume Tschupp a décidé d'importer le projet à Sion. "On veut offrir un lieu, où on peut recréer du lien, retrouver le plaisir d'accueillir, de rencontrer", explique Guillaume Tschupp. L'objectif est de lutter contre l'isolement social. Selon une étude de l'Office fédéral de la statistique, citée par les organisateurs des Salons de Modeste, une personne sur cinq en Suisse vit en situation d'isolement social et 38% des habitants déclarent souffrir de solitude. Les jeunes sont particulièrement touchés : 62% des 18-24 se sentent seuls, contre 37% des plus de 65 ans.
Accueillir des inconnus dans son salon
L'événement est gratuit et sans inscription préalable. Il aura lieu le 6 mars 2026 à Sion. Les participants ont rendez-vous entre 18 et 20 heures dans la vieille-ville de Sion, où ils découvriront, par tirage au sort, l'adresse du salon qui les accueillera de 19H30 à 22 heures. Chacun est libre d'apporter quelque chose à partager. Les hôtes peuvent prévoir une agape, des jeux ou simplement laisser la discussion se faire. "Chaque salon sera différent en fonction des gens et de la dynamique apportée. Mais, on a bon espoir que les discussions soient valorisantes", espère Gwen Marcoz, membre du comité et responsable "liens hôtes-salon". "Les participants vont dans un salon, où il y aura 5, 10, peut-être 15 inconnus. Tout le monde est là pour discuter, rencontrer, vivre quelque chose", ajoute Guillaume Tschupp. Il poursuit : "le point fort est de pouvoir se faire rencontrer toutes les classes sociales, toutes les classes d'âges, tous les métiers sans cloison".
À 22 heures, les participants quittent le salon pour une fête dans un lieu qui leur sera révélé durant la soirée. Pour cette première édition, le comité a directement contacté des habitants sédunois afin de trouver la trentaine d'hôtes prêts à ouvrir leur salon. "C'est un exercice particulier de faire entrer chez soi, dans son intimité, des inconnus", reconnaît Gwen Marcoz. "Les gens étaient rapidement partants pour l'aventure que craintifs", révèle-t-elle.
Dès l'année prochaine, il sera possible de se porter volontaire pour accueillir des participants. "Les hôtes peuvent choisir le nombre de personnes qu'ils souhaitent accueillir", détaille Guillaume Tschupp.