Et à la fin, c'est toujours Melly qui gagne
Au Parlement valaisan, c'était une matinée attendue ce vendredi : le Grand Conseil avait la possibilité de désavouer le conseiller d’Etat Jacques Melly… Mais Jacques Melly a tenu bon.
Au Parlement valaisan, c'était une matinée attendue ce vendredi : le Grand Conseil avait la possibilité de désavouer le conseiller d’Etat Jacques Melly… Mais Jacques Melly a tenu bon. Il est et restera le patron de tous ses Départements.
Le bateau a tangué, le vent s'est levé dans les travées du Parlement valaisan en cette fin de semaine... Mais au final, la «barque Melly» a tenu bon. Le Service de l’environnement restera sous la responsabilité du ministre sierrois. Le Grand Conseil a refusé le postulat urgent de l’UDC et de l'alliance de Gauche. Un postulat qui demandait de «confier la responsabilité du Service de l’environnement à un autre membre du Gouvernement pour ramener de la sérénité». En cause, la fameuse affaire Rossier, du nom de l’ancien chef du Service de l’environnement. Joël Rossier qui avait remis un rapport explosif concernant la gestion de l’environnement en Valais.
Des députés apostrophés dans la rue
Après le vote dans la salle des pas perdus, l'un des auteurs du postulat le socialiste Emmanuel Amoos ne cachait pas son amertume : «Jacques Melly était au courant depuis de très nombreux mois des dysfonctionnements au sein du Département. Monsieur Melly n’a rien fait durant plus d’une année pour réorganiser son Département. Monsieur Melly n’a plus ma confiance». Une amertume partagée par des députés d'autres partis. L'UDC et le PS on l’a dit, mais également une frange du PLR. Moreno Centelleghe, au nom du PLR du chablais, demandait de voter en faveur du postulat. Lui aussi, déçu, nous parle du ras-le-bol des gens, de la population valaisanne. «Il suffit de se faire interpeller dans la rue... Les mots sont toujours les mêmes, «les politiciens, vous faites n’importe quoi, on ne fait plus confiance, ce sont toujours les mêmes aux affaires»... Il y a une perte de confiance totale. Et on continue, on n’arrive pas à prendre les bonnes décisions pour redonner confiance aux Valaisans !»
Le cuir de Jacques Melly
13 heures 20 ce vendredi. La séance est terminée, il n'a pas démissionné Jacques Melly, il n'a pas été désavoué. Mieux, il a été soutenu par le Parlement. Comment a-t-il vécu cette mise en cause ? La réponse du Conseiller d'Etat. «On a coutume de dire que les politiciens ont le cuir solide. Depuis six mois, on essaie de l’user régulièrement. Ce n’est pas toujours facile, et pas seulement pour moi... On ne vit pas tout seul au milieu de ce maelström (...) Avoir eu une majorité claire et une bonne partie d’absention montre que tout le monde n’a pas été dupe de la manoeuvre. Une manoeuvre essentiellement politique à la base. Et ça a fait échec».
Qui veut sa peau ?
Le Conseiller d’Etat parle d’une tentative de déstabilisation politique : «Plusieurs personnes veulent me faire tomber. Depuis 32 ans, je suis élu dans le milieu politique. Il y a toujours des gens qui nous apprécient, d’autres moins». A-t-il un nom en tête ? Jacques Melly éclate de rire. «Non je ne crois pas, je ne crois pas»... Jacques Melly qui hésite, puis qui conclut par cette phrase énigmatique : «J’entends ceux qui s’expriment... Ceux-là, au moins, ont le mérite de s’exprimer». Jacques Melly est Conseiller d'Etat, ministre valaisan depuis mars 2009. Chef du Département de la mobilité, du territoire et de l'environnement. Il entame bientôt sa 12eme année au gouvernement. En 2021, à 70 ans révolu, il le promet, il prendra définitivement sa retraite.
Ci-dessous, on vous propose d’écouter notre reportage