En cas de tremblement de terre, les Valaisans ne se retrouveront pas sur la paille
Il aura fallu des années pour y parvenir : la Confédération devrait enfin mettre sur pied ce qui s'apparente à une assurance contre les séismes. Le fruit des travaux successifs des conseillers aux Etats valaisans Jean-René Fournier et Beat Rieder.

Le Valais a fini par être entendu. En cas de séisme, la population ne sera plus financièrement livrée à elle-même.
Il faut savoir qu'en Suisse, à peine 15% des bâtiments sont assurés contre les tremblements de terre. En cas de catastrophe, les conséquences seraient désastreuses. C'est pourquoi les conseillers aux Etats Jean-René Fournier puis Beat Rieder sont intervenus à Berne. Et ont fini par convaincre.
Suite à l'acceptation de la motion déposée par la Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie que préside Beat Rieder aux Etats, la Confédération propose désormais la création d'un fonds solidaire.
Ce fonds serait alimenté par les propriétaires, uniquement en cas de séisme, par les biais d'une contribution correspondant au maximum à 0.7% de la valeur assurée des bâtiments, soit 7000 francs pour un immeuble d'un million de francs. De quoi réunir au total 22 milliards.
Le Parlement doit encore se prononcer. Mais l'accueil a été plutôt favorable durant la procédure de consultation. Sur les 68 réponses transmises au Conseil fédéral, 42 sont favorables au projet alors que 21 s'y opposent. Quelques participants à la procédure ne sont ni pour, ni contre.
Comme attendu, le canton du Valais est clairement partisan de cette proposition. C'est aussi le cas, hors consultation, de la Chambre Immobilière Valaisanne, l'association des propriétaires, par son président, le conseiller national Benjamin Roduit.
Les études récentes indiquent que la quasi-totalité des zones peuplées de la Suisse sont exposées à un risque de séisme important. Selon le Service sismologique suisse, les cantons du Valais, de Berne, de Zurich, de Vaud et de Bâle-Ville enregistreraient les pertes financières les plus importantes.
Sur la base d'une modélisation, un tremblement de terre semblable à celui de Bâle en 1356, d’une magnitude de 6.6, causerait en Suisse quelque 3000 morts et pour environ 45 milliards de francs de dommages aux bâtiments.