Drame d'Evolène 25 ans après : des innocents condamnés ?
Le 21 février 1999, une avalanche emporte douze personnes à Evolène dans le Val d'Hérens. Après de longues années de batailles judiciaires, le président de l'époque et son chargé de sécurité sont condamnés pour homicide par négligence. Dans la vallée, on parle d'injustice.

C'est un drame qui marque un tournant en Valais. De l'avis de spécialistes, il y aura un avant et un après. En ce mois de février 1999, la neige tombe en abondance depuis plus d'une semaine sur les Alpes. Les montagnes sont sous pression.
Ce dimanche 21 février, il est aux alentours de 20 h 30 lorsqu'un grondement sourd retentit, les lumières s'éteignent dans les maisons. Une avalanche s'abat sur les hauts d'Evolène détruisant tout sur son passage. Elle emporte douze personnes.
Après l’avalanche, la tempête sera à la fois médiatique et judiciaire. Des responsables locaux vont être condamnés pour homicide par négligence.
Après le drame, une sécurité en montagne renforcée
Le drame d'Evolène aura eu le mérite de faire évoluer la sécurité en montagne. Comme un électrochoc, de nombreux changements ont été opérés, dans la gestion de crises, la prévention, le matériel. Confirmation de Raphael Mayoraz, l’actuel chef du Service valaisan des dangers naturels.
À Evolène aussi - évidemment - la sécurité a été renforcée. Une nouveauté cette année, un système de déclenchement d'avalanches à distance. Patrick Sierro est conseiller communal, il l'était déjà en 1999.
Judiciariser la montagne
C’est aussi le tournant du drame d’Evolène, la "judiciarisation de la montagne". Il faut désormais trouver des responsables. Le président d’Evolene Pierre-Henri Pralong et le chargé de sécurité André Georges seront condamnés à de la prison avec sursis, pour homicide par négligence. Les mots ont un sens, ils font mal. Les deux hommes refusent encore aujourd’hui d’en parler. Et sur place à Evolène, 25 ans après, on ne blâme que la fatalité.
"Ils ont été accusés à tort !"
Un autre homme se dit marqué au fer rouge. Charly Wuilloud était chef des dangers naturels du canton du Valais en 1999. Le temps a passé, mais ça, il ne peut pas oublier. L’avalanche, le drame, les médias, les avocats, les procès. Et ce qui est, la condamnation de personnes innocentes.
Un fossé entre deux mondes ?
La mise en cause des responsables locaux lors d'accidents en montagne est une réalité, désormais incontournable en Valais. "Il y a une grande distance entre les gens sur le terrain et ceux qui prennent les décisions pour condamner les gens. Il y a un fossé, un manque de compréhension ". L'analyse est de l'actuel chef des dangers naturels. On retrouve une dernière fois Raphaël Mayoraz.
C’était le 21 février 1999, deux énormes coulées emportaient 12 personnes à Evolène. Et cette question encore, qui hante la vallée. Faut-il, peut-il y avoir un responsable ? L’humain ou la fatalité. Deux visions de la montagne. Ci-desous, découvrez notre reportage.

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