Donner son temps aux secteurs dans le besoin... des Valaisans au chômage partiel se lancent
Des milliers de valaisans sont au chômage partiel en raison du coronavirus.
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Des milliers de valaisans sont au chômage partiel en raison du coronavirus. Certains d'entre eux mettent leur temps libre au profit des secteurs qui ont besoin de plus de bras. Une pratique tout à fait légale.
Plus de 5'000 demandes de chômage partiel sont déjà parvenues à l'Etat du Valais à ce jour. Les travailleurs ne sont pas tous égaux face au coronavirus. Alors que ceux des domaines de la santé, de la sécurité, de la vente alimentaire ou encore de l'agriculture croulent sous les tâches, de nombreux employés ont vu leur horaire de travail diminuer. Certains d'entre eux mettent leur temps libre au profit des secteurs qui ont d'avantage besoin de main-d'œuvre.
De l’agence de voyage au supermarché
Yasmine Balet a 29 ans et elle est event manager pour une startup sierroise qui organise des voyages surprise. Vous vous en doutez, avec la crise sanitaire actuelle, ses tâches ont drastiquement diminué et elle s'est retrouvée au chômage partiel à 80%. La jeune femme n'a pas voulu rester les bras croisés pour autant. Elle travaille maintenant quatre jours par semaine à l'entrée d'un supermarché… «Depuis le début de cette épidémie, je cherche à être utile à ma manière. Etant jeune et en bonne santé, je suis prête à prendre temporairement la place de quelqu’un à risque ou avec des enfants à la maison. J’ai finalement trouvé une petite annonce sur linkedin, où il était question de faire du remplissage de rayons. Je n’ai pas hésité.
Est-ce légal?
Mais travailler ailleurs tout en étant au chômage partiel à cause du coronavirus. Est-ce bien légal? «C’est légal, insiste Jean-Yves Felley, chef de la section des affaires juridiques du service cantonal de l'industrie du commerce et du travail. La législation en vigueur permet à l’autorité cantonale d’obliger un travailleur en RHT d’accepter ou de rechercher une autre activité adéquate. Dans la pratique, cette obligation n’est pas appliquée. Ces occupations provisoires ne se font que sur une base volontaire, comme le permet le secrétariat d’Etat à l’économie.»
L’accord de l’employeur nécessaire
La pratique est donc permise, à condition d’en informer son employeur. «Ce dernier peut refuser, indique Pierre-Yves Felley, si par exemple l’occupation provisoire empêche l’employé de s’acquitter de ses obligations contractuelles.
Une formalité pour Yasmine Balet qui a obtenu facilement l'accord de son entreprise. «J’ai parlé avec mes deux patrons qui ont tout de suite soutenu l’idée. Pour l’instant, nous n’avons plus de réservations de voyage. Mon activité principale n’est donc pas péjorée par mon initiative.»
Salaire habituel maintenu
Pas question toutefois de se faire de l'argent sur le dos du coronavirus. Les personnes qui travaillent à côté de leur chômage partiel ne toucheront pas plus que leur salaire habituel. On retrouve Jean-Yves Felley. «Le travailleur déclare à son employeur principal son revenu. Ce dernier en informe ensuite la caisse de chômage compétente. Le revenu tiré de l’activité accessoire sera pris en compte par la caisse de chômage et adaptera si nécessaire le montant de l’indemnité en cas de réduction d’horaires de travail.»
À noter que les demandes de réduction d'horaire de travail continuent à affluer vers le service cantonal de l'industrie, du commerce et du travail. Près d'une entreprise valaisanne sur six serait passée au chômage partiel.