District de Conthey: élection historique à Nendaz et arrivée d'un parti indépendant à Chamoson
Elections communales 2020. Zoom sur le district de Conthey, avec le départ de Francis Dumas, président historique de Nendaz et l’arrivée d’un parti indépendant à Chamoson. Si à Conthey tout semble joué, le suspense reste entier à Vétroz, où seize candidats se présentent pour seulement cinq sièges.
Le district de Conthey compte près de 30'000 habitants, répartis en cinq communes. Coup de projecteur avant les élections du 18 octobre sur Conthey, Nendaz, Chamoson, Ardon et Vétroz.
Commençons par Conthey, la plus grande d’entre elles. Pas de grand enjeux ici, puisque seulement deux partis y présentent des candidats : l’Alliance Communale et ses six représentants espère conserver ses six sièges. Quant au PDC, il présente trois candidats. Tout semble donc joué pour Conthey, avec neuf candidats pour neuf sièges disponibles.
La commune de Nendaz vivra quant à elle une élection exceptionnelle à plus d’un titre. L’exécutif passe en effet cette année de onze à neuf conseillers. A cela s’ajoute un grand renouvellement en vue, avec le départ de Francis Dumas. Président historique, personnalité de la commune, il a été élu conseiller pour la première fois en 1992, et il est président de Nendaz depuis 2000. Un départ qui marque la fin d’une époque.
"J'ai été sollicité par le comité de mon parti pour faire le lien entre anciens et nouveaux élus. Ce qui me positionne sur cette fonction de président."Frédéric Fragnière, candidat PDC de Nendaz
Son successeur pourrait bien être Frédéric Fragnière, le seul sortant, candidat sur la liste PDC. «Ces élections communales s'annoncent pour nous un petit peu difficiles, puisqu'il y a un grand renouveau sur la liste PDC. On a dû monter une liste avec des compétences», explique Frédéric Fragnière. «Effectivement j'ai été sollicité par le comité de mon parti, validé par l'assemblée générale, pour faire le lien entre les anciens élus et les nouveaux, mais aussi pour assurer le suivi des dossiers. Ce qui me positionne peut-être naturellement sur cette fonction de président.»
"Cette élection est assez historique avec beaucoup de changements au niveau de la majorité. On se réjouit." Raphaël Bornet, président du PLR de Nendaz
Cette position c'est aussi le choix de son parti. Et la voie semble dégagée pour Frédéric Fragnière, puisque les trois candidats PLR sortants ne briguent pas la présidence. Ils entendent toutefois conserver leurs sièges. «Cette élection est assez historique avec beaucoup de nouveaux candidats au niveau de la majorité», souligne Raphaël Bornet, président du Parti libéral radical de Nendaz. «Mais les enjeux pour nous restent les mêmes: nous travaillons pour équilibrer la démocratie à Nendaz, avec plus de contre-pouvoir, plus de débats, plus de transparence.» Donc un combat du PLR pour plus de démocratie à Nendaz, mais aussi pour conserver ses trois sièges. «Même si on sait que cela va être compliqué avec la réduction du nombre de sièges», explique Raphaël Bornet. «On ne peut pas partir avec un objectif plus bas que de reconduire à leurs fonctions nos trois candidats sortants.»
Le parti socialiste quant à lui souhaite assurer la présence de la gauche à la table des élus nendards, et maintenir ses deux sièges, malgré la baisse du nombre de conseillers.
A Chamoson, Claude Crittin dit ne pas forcément viser la présidence...
Du côté de Chamoson, Claude Crittin, président depuis 2012, dit ne pas forcément viser la présidence pour les élections du 18 octobre. L’élu PDC ne verrait pas de problème à poursuivre son activité en tant que "simple" conseiller communal. «Je l'ai déjà annoncé: j'ai des problématiques professionnelles et j'ai des sujets politiques comme la LAT et la sécurisation des torrents que j'aimerais particulièrement suivre», précise-t-il. «Et pour suivre ces sujets, cela n'implique pas forcément que je sois président. Donc aujourd'hui je suis candidat à la première étape. Par souci de transparence, j'ai préféré exprimer ce point avant les élections.»
"Vice-président c'est un job qui ne nécessite pas beaucoup de travail à Chamoson. Le président veut s'occuper de tous les dossiers tout seul." Christophe Bessero, candidat PLR à Chamoson
Cette question de la plus haute fonction de la commune se pose à Chamoson. Christophe Bessero, actuel vice-président et candidat sur la liste PLR, avait manqué de quelques voix la présidence il y a huit ans. Il ne se prononce pas pour ces prochaines élections. Mais il revient sur sa fonction de vice-président, qu’il occupe depuis 2012. Christophe Bessero pensait être au courant de tous les dossiers en tant que vice-président. Hors selon lui ce n’est pas le cas à Chamoson. «Vice-président à Chamoson, c'est un job qui ne nécessite pas beaucoup de travail, puisque le président en place veut s'occuper de tout, il est sur tous les dossiers tout le temps». Et Christophe Bessero ajoute: «C'est quand même pesant et cela se ressent aussi au niveau de la population.» Les deux candidats PLR, qui sont des entrepreneurs, aimeraient que la commune de Chamoson soit plus dynamique. Leur objectif pour ces élections est de conserver les deux sièges acquis.
Le PIC: un nouveau venu à Chamoson
La surprise pourrait peut-être venir d’un nouvel arrivant : le Parti Indépendant de Chamoson, le PIC, qui lance Luc Monsciani-Carrupt. Créé en février dernier, le parti se dit sans distinction et sans couleurs. Il aimerait donner un petit coup de frais à la politique de la commune. «On espère évidemment prendre un siège. Et on remarque qu'il y a toujours ces guéguerres de clans qui ne font pas forcément avancer la machine correctement», explique Luc Monsciani-Carrupt. En arrivant avec ce parti, il espère amener quelque chose de nouveau dans la commune. «On pourrait aussi être à l'écoute de certains oubliés ou de certaines personnes qui ne croient plus en la politique habituelle.»
Le PIC a refusé une alliance avec le PLR. Il préfère partir seul. Parviendra-t-il à apporter du dynamisme à Chamoson, où la majorité PDC semble mener la barque?
A Vétroz le suspense reste entier: seize candidats pour cinq sièges
A Vétroz, comme il y a quatre ans, le suspense reste entier: avec seize candidats pour seulement cinq sièges à repourvoir. Le PDC, le PLR et l’Alternative Vétrozaine présentent chacun des listes pleines. Présence également de l’UDC, qui lance un seul candidat. Le PLR de Vétroz-Magnot vise ici la reconquête du 2e siège perdu en 2012. Nous avons également interrogé, Olivier Cottagnoud, l’actuel président candidat sur la liste de l’Alternative Vétrozaine. Il ne le cache pas : il souhaite clairement que le PDC perde sa majorité. Le PDC lui mettra tout en œuvre pour conserver ses trois sièges. Selon Thierry Evéquoz, président du PDC de Vétroz-Magnot, il n'y a pas de stratégie pour le moment concernant la présidence.
A Ardon l'UDC entend bien conserver ses deux sièges
Enfin à Ardon, reste à connaître l’évolution de la liste UDC. L’UDC qui avait obtenu deux sièges il y a quatre ans au détriment du PLR, et qui entend bien les conserver avec ses deux candidats sortants. Le PLR lance lui deux nouveaux candidats. Et l’enjeu pour le PDC sera de maintenir les quatre sièges acquis.
Au total huit candidats pour sept sièges. A qui ira ce dernier siège convoité par les trois partis ?
Réponse le 18 octobre.