Disparition des abeilles: en Valais, "il n'est pas trop tard"
"Il n’est pas trop tard", c’est l’avis de Léonard Dorsaz, adjoint du chef du service de l’agriculture.
"Il n’est pas trop tard", c’est l’avis de Léonard Dorsaz, adjoint du chef du service de l’agriculture. Il pilote depuis le début de l’année une "task force" cantonale visant à protéger les abeilles. Le groupe de travail doit notamment répondre au scandale du Captafol, un fongicide interdit identifié dans sept ruchers valaisans au printemps. Mais ce n'est pas tout; une étude de l’Université de Neuchâtel parue la semaine dernière jette un nouveau pavé dans la mare : elle révèle que près du 80% des échantillons de miel européen analysé contient des néonicotinoïdes, des pesticides très néfastes pour les butineuses.
Léonard Dorsaz l’affirme, les agriculteurs sont très attentifs à la question des abeilles, puisque la pollinisation est pour eux indispensable. "Sur 80 millions de rendements bruts de l’arboriculture, quelques dizaines de millions sont dus à l’activité des butineuses". Reste que cette année, à cause du gel de printemps, les agriculteurs valaisans n’ont pas pu être aussi prévenants que d’habitude. "Avec la lutte par aspersion, les vergers étaient mouillés. Les arboriculteurs ont dû intervenir contre les pucerons à l’aide de pesticides alors que des abeilles parcouraient déjà les cultures".
Mais alors, pourquoi ne pas simplement interdire de tels produits comme en Allemagne par exemple ? Ce pas serait plus difficile à franchir chez nous. "L’agriculture suisse et valaisanne sont particulières. Ce sont des cultures spéciales et non de grandes cultures comme en Allemagne", explique Léonard Dorsaz. Mais, la task force étudie coûte que coûte des alternatives à ces pesticides. Si des solutions moins toxiques et tout aussi efficaces sont trouvées, alors "on doit faire le pas", estime Léonard Dorsaz. Mais selon lui, il n’est pas possible de légiférer au niveau cantonal. "C’est du ressort de la Confédération".