Deux élus doivent renoncer à siéger en raison de liens familiaux. C'est le cas à Nendaz et à Vétroz.
Un cas de figure étonnant s'est produit dans le district de Conthey durant ces élections. A Nendaz et à Vétroz, deux candidats de la même famille ont été élus dans chacune des commues. Pour chacune d'elle, un oncle et son neveu. Et pour chacune d'elle, un des deux devra renoncer à siéger.
C’est un cas de figure étonnant. Et pourtant, dans le district de Conthey, deux communes sont concernées.
Un élu de Vétroz et un élu de Nendaz doivent céder leur place. Dans chacune de ces communes en effet un oncle et son neveu ont été élus. Et en vertu de l’article 2 de la loi sur les incompatibilités, les personnes d’une même famille ne peuvent pas siéger ensemble.
«C'est surtout une question de coeur, plus que d'esprit ou de raisonnement» Pascal Coudray, Alternative Vétrozaine
A Vétroz, Pascal Coudray de l’Alternative vétrozaine est l’oncle du radical Fabien Papilloud. Le score est serré : l’oncle est élu avec cinq voix de plus que son neveu. Le PDC perd la majorité. Une décision difficile à prendre pour Pascal Coudray, quand le cœur est partagé entre la famille et la politique. «C'est une situation très difficile, d'ailleurs je n'ai pas encore pris position. Le délai est de six jours, mais j'espère prendre ma décision avant. En ce moment je cogite...» Pascal Coudray est partagé entre le coeur et la raison. «On n'est pas une très grande famille, mais cela peut créer des différends que je n'aimerais pas avoir. Cela vient aussi du fait que mon neveu n'a fait que cinq voix de moins. S'il y avait vraiment une grande différence, j'aurais peut-être moins hésité.» Mais Pascal Coudray insiste: pour lui, c'est surtout une question de coeur, plus que d'esprit ou de raisonnement.
«D'un côté la famille, de l'autre ceux qui ont voté pour moi»Pascal Coudray, Alternative Vétrozaine
D’un côté la famille et de l’autre, les personnes qui lui ont fait confiance et ont voté pour lui. Pascal Coudray est vraiment partagé. «C'est un peu ça mon dilemme. Je dois leur expliquer la raison pour laquelle j'ai requis leurs votes, et puis maintenant pourquoi je me désisterais en faveur de mon neveu. Si je prends ma décision dans le sens de favoriser mon neveu, je dois préparer quelque chose qui leur explique vraiment ma décision.» Et avec un sourire il ajoute: «Je suis même en train de lire du Blaise Pascal pour essayer de résoudre mon problème qu'on retrouve dans sa fameuse phrase: "le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point"...»
On le voit la décision est difficile à prendre du côté de Vétroz. Et bien chose étonnante cette année, le même cas s’est produit à Nendaz. Là, l’oncle est le démocrate-chrétien Charles-Henri Fournier. Il a obtenu plus de suffrages que son neveu socialiste Fabrice Fournier. Mais à Nendaz, la décision est déjà prise : selon la procédure, Charles-Henri Fournier, qui a obtenu le plus de suffrages, a confirmé qu'il siègerait. Son neveu doit se retirer. C'est la loi. Un siège est donc à repourvoir pour le PS au conseil communal de Nendaz.
Art. 2 Désignation de l'élu
1Lorsque deux personnes sont élues ou nommées successivement à une fonction qu'elles ne peuvent exercer ensemble, celle qui a créé l'incompatibilité est réputée ne pas être élue ou nommée.
2Lorsque deux personnes sont élues simultanément à une fonction qu'elles ne peuvent exercer ensemble, est réputée élue celle qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages; si elles ont obtenu le même nombre de voix ou si elles ont été élues selon des systèmes différents, il est procédé à un tirage au sort.
3Dans tous les cas, chacun peut renoncer volontairement à sa fonction au profit de l'autre. Le désistement doit intervenir dans les six jours qui suivent l'acte d'élection ou de nomination.