Désormais rétablis, ils aident des personnes atteintes d'addiction
Un nouvel acteur en Valais pour aider les personnes atteintes d'addiction. L'association "PairAddicto" propose un accompagnement entre personnes rétablies et celles qui souffrent encore d'une dépendance.
Grâce à leur parcours, ils aident des personnes atteintes d'addiction. En Valais, une nouvelle association a vu le jour, "PairAddicto". Elle vient au secours des personnes dépendantes à l'alcool, aux drogues, aux médicaments ou atteintes de troubles alimentaires. Sa particularité : elle offre un accompagnement basé sur la pair-aidance. Comprenez l'entraide entre personnes rétablies et celles qui souffrent encore d'une addiction. Très implanté au Canada, en Belgique ou en France, le concept en est à ses balbutiements en Suisse. "Il y a une page blanche à écrire", illustre José Bonvin, le co-fondateur de l'association "PairAddicto". Des formations de pair-aidant existent dans les pays précurseurs depuis des dizaines d'années alors qu'en Suisse, les discussions sont tout juste à l'ordre du jour. "Les patients experts font le lien entre les professionnels et le patient", poursuit José Bonvin.
La pair-aidance permet de partager son expérience sans jugement avec ceux qui vivent une situation similaire et d'apporter un soutien informel en dehors des cadres institutionnels. "On est un carrefour entre les professionnels de l'addiction et les personnes qui souffrent encore de dépendance", éclaire José Bonvin, qui n'a plus touché à l'alcool et aux stupéfiants depuis 23 ans. Sobre, le Chermignonard s'est lancé dans une formation en addictions à la HES-SO de Lausanne, avant, faute de trouver un emploi, de créer l'association "PairAddicto" avec sa moitié, Arielle Porret.
L'association suit actuellement quatorze personnes en Suisse romande, dont douze en Valais. Elle compte quatre pair-aidants. Chaque coach accompagne uniquement des personnes touchées par le même trouble que lui. "Chaque proche-aidant à son domaine", explique Arielle Porret, co-fondatrice de l'association, elle-même ancienne alcoolique et boulimique, et désormais mère d'un enfant dépendant.
Un soutien pour les proches
L'association vient également en aide aux proches des personnes atteintes d'addiction, qui se sentent souvent dépassés par la situation et impuissants à apporter une aide efficace. "J'ai connu cette solitude du parent face à la dépendance de son enfant", se confie Arielle Porret. "Il y a aussi les conjoints de dépendant", ajoute-t-elle. L'association invite les proches à déculpabiliser et à se déresponsabiliser de la maladie de leur enfant ou de leur conjoint dépendant. "Je ne peux pas sauver l'autre", appuie Arielle Porret.
Pour autant, l'association n'appelle pas à abandonner son proche dépendant, mais à lui redonner sa part de responsabilité. Sortir de la codépendance. "Prenons l'exemple d'un mari qui est ivre et qui ne peut pas aller au travail. Ce n'est pas à son épouse d'appeler l'employeur à sa place", cite Arielle Porret. "La codépendance, c'est faire à la place de l'autre avant même qu'il n'exprime un besoin", poursuit-elle.
L'association "PairAddicto" travaille bénévolement. Elle ne facture pas ses prestations aux personnes dépendantes. Elles sont libres de verser un montant en fonction de leur moyen. L'association est reconnue par le Groupement Romand d'Etudes des Addictions (GREA) ainsi que par Addiction Valais.