Des matériaux "à mémoire de forme" de la HES-SO Valais ont été installés avec succès sur l'ISS
Ces actionneurs, développés dans les laboratoire de la HEI à Sion, capables de changer de forme en réponse aux conditions extrêmes de l'espace, ont été installés avec succès il y a quelques jours sur la station spatiale internationale. Une étape censée ouvrir de nouvelles perspectives commerciales.

La Haute Ecole d'Ingénierie de Sion se fait une place dans le domaine spatial. Elle a participé à un programme mis sur pied par l'Agence spatiale européenne (ESA) et par le Centre national français d'études spatiales (CNES).
Dans le cadre de ce programme, la HEI a produit des "échantillons d'Alliage à Mémoire de Forme" aussi appelés "actionneurs". Il y a quelques jours, ces derniers ont été installés avec succès à l’extérieur de la Station Spatiale Internationale par des astronautes, après leur décollage en novembre dernier depuis la Floride.
Leur particularité : le fait qu'ils ont la capacité de retrouver leur forme d'origine après une forte déformation due aux conditions extrêmes et hostiles de l'espace. L’objectif de toute l'expérience est d’étudier le vieillissement des matériaux dans l'espace proche. De quoi ouvrir de nouvelles perspectives pour les missions spatiales où la fiabilité est un facteur crucial, selon Gabriel Paciotti, professeur de la HEI, en charge du projet : "on verrait bien ces matériaux installés à différents endroits sur des satellites, même si aujourd'hui, on en est encore qu'au début".
L'espace : où la fiabilité du matériel est cruciale
A terme, ces actionneurs doivent rendre plus fiables certaines manipulations dans l'espace. Le déverrouillage du système de portes ou encore l'orientation et le pointage d'antennes en sont quelques exemples, précise Gabriel Paciotti. Cette technologique ne servira, en revanche pas uniquement au domaine spatial, selon lui. L'automobile, la domotique ou encore le médical bénéficieront aussi de ces expériences.
Rattaché au groupe de recherche Design et Mécanique du projet, ce dernier estime que le choix de l'environnement spatial pour une telle mission n'est pas anodin. "Ça va amener quelque chose de neuf dans la conception de ces actionneurs", affirme-il.
Le retour de l’expérience, initiée par deux laboratoires de la HEI, spécialisés en matériaux et en mécanique est prévu fin décembre 2025. Suivra une série de tests pour vérifier l'intégrité des échantillons. "Dans l'espace, on a des rayonnements solaires délétères sur les propriétés de plusieurs matériaux, mais aussi de l'oxygène atomique qui a tendance à altérer les métaux", précise Gabriel Paciotti.
Raison pour laquelle la HEI s'est rapprochée de l'ESA et du CNES pour participer au programme :