Des étudiants militent pour les bourses d'études, avec UNIA et le PSVR

Parce que les disparités entre cantons sont intolérables, des étudiants valaisans appuyés par la gauche et les syndicats ont convié la presse, jeudi, pour défendre l'initiative sur les bourses d'études, soumises au peuple le 15 juin. Le texte lancé par l'Union des étudiant-e-s de Suisse vise à homogénéiser les 26 systèmes existants notamment pour limiter les inégalités constatées entre les cantons.

Le Valais dans les derniers de classe

Pour une situation comparable, entre le Valais et Vaud par exemple, "cette différence peut aller du simple au double", s'insurge Jérémy Savioz, étudiant valaisan en géographie, responsable de campagne pour l'Association générale des étudiant-e-s de Fribourg. En Valais, "si le taux de bénéficiaires d'une est aide est bon, le montant moyen accordé - 5'000 francs - y est le deuxième plus bas de Suisse (juste avant Neuchâtel en phase de correction à la hausse des montants accordés)", complète Jérémy Venetz, Président de l'Association des Etudiants de la HES-SO Valais. "Alors que nos autorités insistent sur la nécessité d'investir dans la formation et la recherche, alors qu'elles se félicitent de l'implantation de l'EPFL en Valais, elles continuent de couper dans les aides à la formation", relève Lucie Begert, étudiante valaisanne en médecine qui, à côté de ses études, a toujours travaillé "comme 75% des étudiants aujourd'hui", au prix de devoir prolonger son cursus pour arriver à concilier les exigences de sa formation et la nécessité de couvrir au mieux ses besoins.

A des années-lumières de l'idéal d'égalité des chances

"Simplement, on veut que le jeune Valaisan et le jeune Vaudois dans la même situation reçoive la même bourse d'étude", explique le conseiller national socialiste Mathias Reynard, membre de la commission parlementaire d'éducation. Or actuellement, l'égalité des chances n'est absolument pas assurée. Depuis des décennies, la proportion d'étudiants parmi les enfants d'ouvriers stagne à 5%. Même le Conseil fédréal reconnaît dans son "message" les graves lacunes du système et la non-réalisation de l'idéal d'égalité des chances", relève le Saviésan. En plus, dit-il, le système est insuffisant avec un montant total accordé inférieur de 8% aux sommes attribuées en 1990 alors que le nombre de personnes en formation a explosé (+ 30% uniquement sur les 10 dernières années).
"Economiesuisse écrit (dans son rapport contre l'initiative sur les bourses d'études) que les individus issus de familles aisées ont de plus fortes chances d'obtenir un diplôme universitaires? un système de bourse d'études performant est payant, aussi pour pallier le manque de main d'?uvre qualifiée" s'est plu à rappeler Blaise Carron, secrétaire régional UNIA qui voit dans un système harmonisé une amélioration de l'égalité des chances financières également du point de vue géographique, par ailleurs assorti d'un meilleur soutien aux formations non académiques.
C'est la raison pour laquelle les représentants de étudiants, le parti socialiste et le syndicat UNIA en appellent à soutenir l'initiative de l'UNES sur les bourses d'études le 15 juin.