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Dans les champs valaisans à 38 degrés : quel sort réservé aux saisonniers pendant la canicule ?

Ils travaillent dans les champs en pleine canicule : quel est le sort réservé aux saisonniers  en Valais ?

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Rédaction Rhône FM, Rédaction Rhône FM
27 juin 2019, 17:50
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Ils travaillent dans les champs en pleine canicule : quel est le sort réservé aux saisonniers  en Valais ? Alors que les températures atteignent des sommets, les ouvriers agricoles semblent être les oubliés de cette semaine de grandes chaleurs.

Commençons par le commencement : y-a-t-il, oui ou non, une disposition de prévue dans le monde agricole valaisan en cas de canicule ? Cette question, nous l'avons posée directement à Willy Giroud, le président de la Chambre valaisanne d'agriculture. «Non, il n’y a pas de règles spécifiques. Le bon sens prévaut. Les exploitants essaient de faire le maximum pour leurs ouvriers. C’est logique, car s’ils veulent de la rentabilité, il ne faut pas les faire travailler durant les fortes chaleurs. Ils se doivent d’adapter au mieux les conditions de travail».

«Des gens exploités, ils n’en peuvent plus, ils sont crevés, épuisés!»

Ainsi avec ces températures, la plupart des ouvriers agricoles sont dans les champs très tôt le matin, nous dit Willy Giroud, aux alentours de 5 heures 30. Ils font une longue pause lorsque le soleil est au plus fort, à partir de 10 heures 30 et reprennent le travail en milieu/fin de journée jusqu'au soir. 

Pourtant, des voix s'élèvent pour dénoncer certaines conditions de travail jugées inhumaines en Valais. Françoise*, résidente d'un petit village bas-valaisan, habite à proximité de travailleurs saisonniers. Elle se dit scandalisée. «Ils travaillent de 6 heures jusqu’à 18 heures, avec une seule heure de pause pour manger. Et ceci, 6 jours sur 7 ! Je vous le certifie. Au bout d’un moment, ils n’en peuvent plus... Il faut les voir rentrer le soir, ils n’arrivent même plus à marcher droit. Ils sont crevés, épuisés (...) Il y a des Polonais, des Italiens, des Français, des Guinéens. Oui, ils se font exploiter.» Pourquoi ne dénoncent-ils pas ces conditions de travail ? «Ils ne diront jamais rien parce qu’ils ont peur. Ils ont peur de perdre leur job ! En 2019, on ne peut plus traiter les gens comme cela».

«Les exploitants valaisans ne sont pas des marchands d’esclaves»

Nous avons fait écouter ce témoignage à Willy Giroud. Le président de la Chambre valaisanne d’agriculture a un message clair à faire passer. «Les exploitants valaisans ne sont pas des marchands d’esclaves. Il y a des normes fixées, le nombre d’heures par semaine à effectuer (55 heures NDLR). Il y a des contrôles et ceux qui ne respectent pas les règles, ceux qui trichent, croyez-moi, ils sont punis».

Willy Giroud qui insiste sur le fait que tout le monde tire à la même corde. «Vous savez, les exploitants travaillent souvent plus que leurs salariés. Ils commencent avant le début des travaux le matin, pour mettre en place le matériel... Et ils rentrent la marchandise le soir, après la cueillette. Ils sont souvent à 14 heures par jour pour un salaire horaire souvent moindre que leurs propres ouvriers».

Reste aujourd’hui ce constat : en Valais, que ce soit dans le monde du bâtiment ou celui de l'agriculture, aucune obligation, pas d'interruption de travail pour cause de canicule. Les travailleurs devront serrer les dents quelques jours encore, les fortes chaleurs sont prévues jusqu’à lundi.

*Nom connu de la rédaction

Thomas Schürch / thomas.schurch@rhonefm.ch
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