"Dans certaines vignes, le mildiou a détruit 80 à 100% de la récolte"
La production viticole 2021 s'annonce minime cette année. En cause : le gel printanier et la prolifération du mildiou. C'est dans ce contexte que se déroule cet après-midi l'assemblée générale de Vitival – l'association des viticulteurs valaisans en production intégrée.

Vitival tient cet après-midi son assemblée générale. Seul point important à l'ordre du jour : le changement des statuts. Le nouveau texte prévoit de modifier le terme "production intégrée" en "développement durable". Une modification d'appellation, qui vise à se conformer aux statuts de Vitiswiss – la faîtière nationale, dont dépend Vitival. Mais ce point de l'ordre du jour ne préoccupe guère les vignerons, qui sont davantage focalisés sur les vendanges. Une récolte, qui s'annonce exceptionnellement faible en raison des fortes pluies de ces derniers jours, qui ont favorisé le développement du mildiou.
"Dans certaines vignes, le mildiou a détruit 80 à 100% de la récolte."
Stéphane Kellenberger, président de Vitival
Les vignerons devront encore s'armer de patience. Le bilan définitif n'est pas attendu avant plusieurs jours, sans doute en début de semaine prochaine.
Avant la pluie : le gel
Les récentes pluies ne sont pas les seuls maux pour les vignerons. Autre coup du sort : le gel du printemps dernier, qui a causé de nombreux dégâts dans les vignes. "Contrairement au gel habituel, qui touche les vignobles de plaine, là les vents froids ont fait des dégâts sur les coteaux", indique Stéphane Kellenberger, président de Vitival.
Seul baume au cœur pour les vignerons : la livraison de leur vendange. Si certaines caves avaient indiqué refuser les récoltes cette année, les pertes liées au gel et au mildiou devraient faire drastiquement baisser les quantités. "Avec la petite quantité prévue de raisins, j'ai espoir que chaque vigneron trouve une cave où livrer sa marchandise", croit Stéphane Kellenberger.
Le défi du dérèglement climatique
Le gel printanier et les pluies diluviennes de ces derniers jours sont les symptômes du dérèglement climatique. Un défi majeur pour les viticulteurs. "Comment faire ? quelles sont les méthodes ? faut-il avoir des produits plus puissants ?", se questionne Stéphane Kellenberger, qui appelle les viticulteurs avant tout à être vigilants et à réagir immédiatement face aux nouvelles maladies : "Il faut être présent sur le terrain, sur le vignoble, pour voir évoluer la vigne et ses potentielles maladies." Parmi les pistes évoquées pour contrer le réchauffement climatique : les cépages résistants. "C'est une piste intéressante mais qui nécessite du temps pour que les consommateurs s'habituent aux nouveaux noms de ces vins", tempère Stéphane Kellenberger.
Stéphane Kellenberger conclut en rappelant que les consommateurs sont de plus en plus exigeants avec la qualité de vin : "Le client est aujourd'hui bien informé et exige de connaître tout le processus de manière transparente."