Crans-Montana, Lens et Icogne veulent renforcer l'agriculture et l'agritourisme grâce à un PDR
Un projet de développement régional concernant les communes de Crans-Montana, Lens et Icogne a été déposé à Berne. Plusieurs volets ont été imaginés. Ils concernent l'agriculture, la viticulture ainsi que l'agritourisme de la région du Haut-Plateau.
Dans le but de développer l'agriculture, la viticulture ainsi que l'agritourisme de la région du Haut-Plateau, les producteurs des communes de Crans-Montana, Lens et Icogne se sont réunis afin de discuter des changements qu'ils souhaitaient opérer pour la région. Un dossier de projet de développement régional (PDR) à été déposé à Berne dans la foulée.
Découvrir le terroir par l'agritourisme
François Parvex, en charge du projet explique que ce PDR est devenu nécessaire pour plusieurs raisons. Du côté de l'agritourisme par exemple, la volonté est de mettre sur le devant de la scène les produits du terroir. Des produits jusqu'à présent trop souvent relégués au second plan, estime le responsable du PDR Crans-Montana Région. «L'idée, c'est de créer un nouveau centre de profit, une nouvelle branche de promotion, celle de l'agritourisme et du coteau de Crans-Montana», précise François Parvex.
La décision d'aller dans ce sens n'est d'ailleurs pas dénuée de tout fondement, selon le responsable du PDR du Haut-Plateau : «Si vous regardez dans le coteau, vous n'avez pratiquement pas d'hébergements». Et d'ajouter qu'il pourrait être utile de donner l'opportunité aux agriculteurs de la région de créer des chambres d'hôtes pour y accueillir des amateurs de produits du terroir. Le tout, au milieu des zones agricoles.
Nouveau centre de production
Outre l'aspect lié à l'agritourisme, le PDR qui concerne les trois communes souhaite également la création d'un centre de production moderne pour l'agriculture. En d'autres termes, la construction d'une laiterie et d'une cave d'affinage, notamment. «La demande est là. Le problème est plutôt du côté de l'offre», souligne François Parvex. Et de préciser : «Si vous prenez la filière lait par exemple, à part les alpages, il n'y a quasiment pas de capacité de transformation dans la région. Donc si on ne produit pas, on ne peut pas vendre».
Celui en charge du projet va plus loin dans son raisonnement. Selon lui, avec plus de capacité de transformation, les revenus augmenteront aussi. «Et si on augmente les revenus, on va pouvoir attirer plus de jeunes», ajoute François Parvex.
Attirer les nouvelles générations
Car la relève vient à manquer, avec les années qui passent et les capacités de transformation qui peinent à évoluer. L'agriculteur de Lens Pascal Cordonier abonde dans ce sens : «Sur mon exploitation, mes deux enfants travaillent déjà avec moi. Mais on a toute une région où on a beaucoup d'agriculteurs comme moi qui arrivent un petit peu au bout».
Selon lui, les jeunes devraient pouvoir prendre le relais. «Mais on se rend compte qu'il faut maîtriser toute la chaîne pour que le côté laitier puisse survivre», précise le Lensard. Une chose possible qu'à condition de faire évoluer la branche et les capacités de transformation avec son temps. Pascal Cordonier estime d'ailleurs qu'avec une laiterie et une cave d'affinage que tous les producteurs de la région pourront utiliser, ces derniers posséderont davantage de place pour transformer le lait et fabriquer des fromages sur place.
Entre les mains de la Confédération
Pour la suite, l'agriculteur a bon espoir que le PDR devienne réalité dès l'année prochaine. «On pourra mettre en sécurité tous les produits qui se font l'été sur les alpages, où on n'a pas de caves climatisées. Et on pourra affiner ces fromages sur place, ce qui est extraordinaire», jubile celui qui est éleveur depuis 1980.
Encore faut-il que la Confédération statue sur ce projet. François Parvex a d'ailleurs bon espoir que tout se passe pour le mieux. «Quand le contrat sera signé, on pourra lancer la mise en œuvre des projets qui sont déjà pratiquement tous planifiés. La seule chose qu'il nous restera à faire, c'est de créer une structure porteuse du projet, qui sera à majorité agriculteur, ce qui n'est pas une masse à faire». Pascal Cordonier est du même avis que celui en charge du PDR : «Il faut garder ça en main paysanne», souligne-t-il.