"Courir pour être libre" ou comment la course à pied a participé à l'émancipation des femmes
Elles n'étaient qu'une poignée au début des années 70.
Elles n'étaient qu'une poignée au début des années 70. Et elles étaient plus de 2000 l'an dernier, sur la ligne d'arrivée du marathon de New York.
Il y a quelques décennies, la course à pied était encore une activité considérée comme indécente pour les femmes. Aujourd'hui, il a davantage de participantes que de participants dans certaines courses populaires en Suisse. Et l'athlétisme féminin est solidement implanté dans le monde olympique et dans les grandes compétitions internationales.
Alors comment expliquer cette évolution? Le jogging et le running ont-ils participé à l'émancipation des femmes dans le monde occidental? C'est la question que se pose samedi la Médiathèque Valais à Sion, en marge de la course de Noël.
Elle a invité le réalisateur genevois Pierre Morath et l'écrivaine vaudoise d'origine valaisanne Marie-Claire Gross pour un déjeuner littéraire intitulé "Courir pour être libre". Dans son dernier roman "5 minutes 44", Marie-Claire Gross s'est intéressée à la première fois que les femmes ont eu le droit de courir un marathon dans le cadre des jeux olympiques. C'était en 1984 à Los Angeles.
«Dans les années 60 et 70 et je pense encore au début des années 80, l’idée que le corps des femmes n’est pas fait pour l’athlétisme est encore très prégnante. On dit qu’elles ne pourront pas avoir d’enfant, qu’elles vont avoir des baisses d’organe», relate l’auteur installée à Vevey.
A ses yeux, cette démocratisation de la course à pied est révélatrice de l’évolution de la société. Cela se traduit notamment par l’apparition d’un encadrement féminin dans le monde du sport, souligne notamment Marie-Claire Gross.