Coronavirus: les finances de certains EMS valaisans ont été mises à mal par l'épidémie

De manière générale, les EMS valaisans ont perdu gros durant la crise du coronavirus. Mais aujourd'hui, qui va éponger leur déficit? Pour Victor Fournier, chef du service de la santé publique, une décision doit être prise au niveau fédéral.
La crise du coronavirus pèse lourdement sur les finances des EMS romands. Mais comme le révélait une enquête de nos confrères de la RTS la semaine dernière, les réalités sont très contrastées d'un canton à l'autre, et même d'un établissement à l'autre. En Valais, la situation est tendue pour plusieurs d'entre eux.
Augmentation du personnel, achat de matériel hors de prix et lits vides…
C'est le cas par exemple de l'EMS Riond-Vert à Vouvry, du Foyer Haut-de-Cry à Vétroz et du Home de Zambotte à Savièse. Tous trois durement touchés par le Covid-19, ils ont dû augmenter le personnel, leurs heures de travail et procéder à des achats de matériel médical en surenchère, tel que gants, masques et désinfectant. Mais à côté de cela, il y a aussi le problème des lits vides. Car oui, il y a eu des décès et à la fin mars, le canton a suspendu les nouvelles arrivées en EMS. "Les foyers de jour ont aussi été fermés, ce qui représente une perte sèche, puisque 5 à 6 personnes fréquentaient quotidiennement notre établissement", explique Georges-Albert Héritier, directeur du Home de Zambotte, à Savièse. "Nous nous sommes donc concentrés purement sur les résidents et nous n'avons pas pu les remplacer lorsqu'il y a eu des décès. Le manque à gagner est relativement important: c'est environ 260 francs par jour pour la pension et la participation des assurances maladies. Si vous multipliez ça par 90 jours, le calcul est vite fait".
Premières discussions prévues avant la fin du mois de juin
Se pose maintenant la question de qui doit entrer en matière pour éponger les pertes. Des pertes qui n'ont pas encore pu être précisément chiffrées, mais qui devraient se monter à environ 10 millions de francs pour l'ensemble des établissements médico-sociaux du canton, selon Victor Fournier, chef du service de la santé publique. "Cela dépendra des discussions au niveau fédéral. Je crois qu'en cette période de crise, on doit tous faire certains efforts pour essayer de trouver des solutions, que ce soient les cantons, les communes, la Confédération et les assureurs. Une table ronde sur le sujet est d'ailleurs prévue avant la fin du mois de juin avec tous les acteurs".
Regagner la confiance des familles pour repourvoir les lits vides
Aujourd'hui, aussi bien à Savièse qu'au Foyer Haut-de-Cry à Vétroz, le coronavirus a été totalement éradiqué. Mais pas sûr que les places vacantes ne trouvent preneur aussi rapidement qu'espéré. "Il y a aujourd'hui des places dans un certain nombre d'EMS. Les familles ne vont sans doute pas forcément s'intéresser aux établissements qui ont été plus impactés par le Covid-19 que d'autres", regrette Michel-Eric Lamon, directeur du Foyer Haut-de-Cry. "Nous devons maintenant regagner la confiance des familles".
Les entrées en EMS sont désormais à nouveau possibles, au prix d'une période de quarantaine. Un autre frein psychologique à placer l'un de ses proches dans un home aux yeux de Michel-Eric Lamon.
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