Coronavirus: le point avec le médecin cantonal adjoint sur l'évolution du virus en Valais
Alors que le Conseil fédéral a annoncé une sortie progressive du confinement en Suisse, quelle est la situation dans notre canton ?
Alors que le Conseil fédéral a annoncé une sortie progressive du confinement en Suisse, quelle est la situation dans notre canton ? Cédric Dessimoz, médecin cantonal adjoint a répondu à nos questions.
Comment se passe la progression du coronavirus en Valais ?
Nous avons constaté l’apparition d’un plateau, mais il y a toujours chaque jour de nouvelles personnes testées positives en Valais. A fin mars, nous avions plus de 70 nouveaux cas par jour, et depuis le week-end dernier, nous sommes à moins de 30 cas par jour. La diminution est également présente concernant les personnes hospitalisées depuis le début de la semaine. Le seul point noir, c’est le nombre de décès. La courbe étant décalée dans le temps, pour le moment, elle ne montre pas de fléchissement.
Existe-t-il une partie de la population ayant développé des anticorps contre le Coronavirus ?
Oui, mais nous ne savons pas actuellement le pourcentage exact de la population qui a créé des anticorps. Une autre donnée nous manque, c’est de savoir quels anticorps protégeraient et qui contre une réinfection. On ne sait pas dire pour le moment quand est-ce qu’une personne est vraiment guérie et ne peut plus transmettre la maladie à quelqu’un d’autre.
Le virus peut-il se transmettre sur les articles vendus en vrac dans les magasins ?
Il y a effectivement une méfiance de la population concernant les aliments en vrac, mais à ce jour, aucun cas de transmission du virus à lêtre humain par les aliments n’est vraiment connu. Il faut toutefois continuer à respecter les règles d’hygiène, mais il ne faut surtout pas utiliser des produits chimiques pour décontaminer les aliments. Cela peut entraîner un risque inutile pour la santé. Actuellement, nous savons avec certitude que la transmission par gouttelettes est le facteur déterminant pour la propagation du virus à large échelle, même si le fait de toucher des objets pourrait jouer un rôle.
Les animaux peuvent-ils être un vecteur de contamination ?
A ce jour, rien n’indique que les animaux présentent un risque d’infection pour l’être humain. Naturellement par précaution en cas de contact avec les animaux, il est quand même important d’appliquer sytématiquement les mesures d’hygiène habituelles, comme se laver régulièrement les mains et ne pas se lécher le visage. En l’absence de preuve, on juge très faible le risque que les animaux soient infectés par le coronavirus. Ce, même si dans le monde il y a des cas qui sont confirmés, ce sont des cas isolés, il est difficile de se prononcer sur ces cas sans étudier tout cela de façon plus approfondie.
Quelles sont les fausses idées sur le COVID-19 ?
Il y en a beaucoup qui circulent, notamment sur les réseaux sociaux. L’idée, par exemple, comme quoi la chaleur tuerait le coronavirus. Pour le moment, d’après les données dont on dispose, le virus pourrait se transmettre dans toutes les régions, même dans des zones chaudes et humides. On sait en tout cas que c’est inutile de prendre un bain chaud, ou de consommer des boissons chaudes pour éliminer le virus. Pour les remèdes maison, l’ail par exemple, leur efficacité n’a pas été démontrée. S’agissant des antibiotiques, on sait que ces derniers agissent contre les bactéries, et non les virus, donc inutiles comme moyen de prévention ou de traitement contre le coronavirus, sauf en cas de surinfection.
Et quid des avancées des connaissances sur le COVID-19 ?
Il y a beaucoup d’études en cours dans le monde, beaucoup de nouvelles connaissances, pour le moment c’est très difficile de faire la synthèse de tout cela, il est encore beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions définitives.
Cédric Dessimoz conclut en parlant de la faculté d’adaptation de chacun face à cette crise, et en profite pour rappeler l’importance de l’entraide mutuelle et la solidarité de chacun. «Avec de l’aide mutuelle, nous y arriverons, et nous l’avons déjà fait ces dernières semaines.»