Confinement: grossesses, naissances se vivent loin des proches...explosion de babyblues à craindre?
Dans cette période de quasi-confinement, grossesses, naissances et congés maternité se vivent loin des proches.
Dans cette période de quasi-confinement, grossesses, naissances et congés maternité se vivent loin des proches. Une ligne d'écoute téléphonique a été mis en place, à l'intention des parents démunis.
Vivre l'arrivée d'un enfant sans la présence physique de ses proches… partager les premiers moments de son bébé via skype…papas admis uniquement à l’accouchement... visites à l’hôpital interdites.... Grossesse, accouchement, congé maternité… depuis plusieurs semaines, ces étapes clés dans la vie d'une famille se font de loin…et en comité très réduits.
Congé maternité chamboulé
Gwendoline Pitteloud a donné naissance à un petit garçon en janvier. Après un accouchement sans anicroche, la jeune maman a vu son congé maternité chamboulé par les événements…et des moments vécus à distance avec sa famille. «J’ai eu beaucoup de chance d’accoucher avant la période de semi-confinement, confesse Gwendoline. J’ai pu recevoir mon mari et ma famille dans les règles. Mais depuis, beaucoup de personnes n’ont pas encore rencontré mon bébé». Pour compenser, la jeune maman multiplie les partages de photos et vidéos. «Il y a des hauts et des bas, comme pour tout le monde, dit-elle avec philosophie. Avec le semi-confinement, mon mari est beaucoup plus présent à la maison, et nous avons tellement de choses à faire pour nous en occuper que finalement, on ne voit pas le temps passer. C’est surtout un crève coeur pour les grands parents, qui aimeraient le voir et le prendre dans leurs bras...»
Baptême annulé dans la foulée, Gwendoline Pitteloud et sa famille attendent avec impatience de fixer une nouvelle date pour se retrouver.
Une structure de soutien
A Monthey, l'association Maison d'accueil maternel offre un soutien aux jeunes parents démunis ou en détresse. Contrainte de fermer ses portes avec la pandémie, la structure reste à l'écoute via une ligne téléphonique. Une ligne assez peu sollicitée pour le moment selon Claire Morreale, fondatrice de l'association et psychologue en périnatalité. Mais pas de nouvelle ne signifie pas forcément bonne nouvelle. Claire Morreale. «Pour l’heure, les jeunes parents affrontent la crise au jour le jour et doivent être particulièrement occupés. Ils n’ont pas le temps de prendre du recul sur la situation pour l’instant, mais peut-être l’explosion d’appels viendra plus tard.»
Risque d’une hausse de dépressions périnatales?
Le babyblues toucherait 50% des jeunes mamans. La dépression périnatale, trouble plus grave, en toucherait 10 à 20%. Alors l'état de semi-confinement actuel pourrait-il boosté ce taux ? «Je suis quelqu’un d’optimiste, je ne vais donc pas dire que je le crains, reprend Claire Morreale. Mais il est vrai que le facteur principal d’une dépression périnatale est l’épuisement. Et avec le manque de relais et d’appui en chair et en os durant cette période, les jeunes parents pourraient d’avantage être amenés à cet état d’épuisement critique.»
A noter que la ligne téléphonique,créée par l’association Maison d’Accueil Maternel, est à disposition du mardi au vendredi entre 13h et 17h, au 077 527 36 15.