Comptes 2020 : malgré tous ses efforts, Sierre reste dans le rouge
C’est presque devenu une habitude ces dernières années. La ville de Sierre boucle son compte de fonctionnement 2020 dans le rouge pour 6,3 millions de francs.
Même avec des charges fortement comprimées à 92 millions – quatre de moins que le prévoyait le budget – les recettes (85,65 millions) n’ont pas compensé.
Alors certes, la marge d’autofinancement s’inscrit à un peu plus de 7 millions mais les 13,4 millions d’amortissements font passer le compte sous la barre.
Presque tous les postes de charges sont au-dessous de ce que prévoyait le budget (y compris les investissements qui étaient prévus à 16,5 millions pour boucler à un peu moins de 10). Mais le constat est aussi valable pour les postes qui concernent les revenus.
Peu de perspectives sur la hausse des revenus mais des certitudes sur l’augmentation des charges
A Sierre, la difficulté se retrouve des deux côtés de la balance : d’un côté les charges obligatoires augmentent, de l’autre la perspective d’une hausse des recettes est aléatoire. Fiscalement, le contribuable moyen sierrois n’est pas, et de loin, dans la catégorie des « riches » Quant aux personnes morales, les trois quarts des 1156 que compte le territoire communal, paient moins de 1000 francs d’impôt. En réalité, 11% des entreprises couvrent 89% des impôts encaissés. A l’inverse, les charges obligatoires ont la fâcheuse tendance à grimper : de 10%, soit un million, pour ce qui relève de l’aide sociale et des APEA. L’enseignement pèse près de 6 millions à Sierre auxquels s’ajoutent quatre de plus pour la HES, répartition toujours au cœur de négociations avec le canton. Dans l’ensemble, "c’est l’exercice le moins bon depuis au moins dix ans", a relevé le président Pierre Berthod lors de la présentation des comptes, mardi aux médias.
Au passage 2019-2020, la dette théorique par habitant est passée de 1754 à 1933 francs. Trois fois la moyenne des communes valaisannes mais encore dans les bons élèves de la classification cantonale.
Le salut dans l’attractivité mais peut-être pas tout seul
Le constat se répète, d’année en année : la solution passe notamment par la capacité de la ville a attirer de nouvelles entreprises ou plus largement, de nouveaux contribuables. La tendance est déjà donnée à Daval où la promotion économique voit s’accroître les enseignes. Pour ce qui est des personnes physiques, l’arrivée d’employés de la Lonza met un peu de beurre dans les épinards. Mais il faut aussi penser plus large selon Pierre Berthod et aspirer à une attractivité régionale, voire cantonale. Une démarche qui doit être coordonnée et bénéficiaire pour tous les partenaires.