Carnaval : confettis pour les uns, balais pour les autres

Fondé par un groupe d'amis en 1975, l'Authentique canon à confettis fait sa première sortie à l'occasion du carnaval d'Outre-Rhône qui se déroule alors à Vissigen. À l'époque le cortège est payant. Problème, les habitants se trouvant sur le passage du défilé restent chez eux pour regarder passer les carnavaliers et ne ramènent donc pas un centime à l'organisation. C'est là que l'idée émerge : construire un canon à confettis et viser les fenêtres pour obliger les résidents à descendre dans la rue afin de payer la médaille pour participer aux festivités.

50 ans plus tard, les fondateurs ne font plus partie de la joyeuse bande, mais le canon a trouvé de la relève. Aujourd'hui, une trentaine de membres s'activent aux quatre coins de la Suisse romande. Leur but : "Faire sourire les grands et les petits avec ces petits papiers colorés", précise Nicolas Murmann, président actuel de l'Authentique canon à confettis.

Pour ces amoureux de confettis, le grand défi réside dans la capacité à enchaîner les efforts. Avec pas moins de sept sorties au programme, la période est intense. Chiasso il y a deux semaines, Courtepin le week-end dernier, Sion ces prochains jours, Saint-Léonard dimanche qui arrive puis Évian, Avenches et Fleurier dans le Val-de-Travers en bouquet final. 

Vous l'aurez compris, les membres de l'Authentique canon à confettis sont des passionnés de carnaval.  

D'un côté les carnavaliers pour le côté festif et de l'autre les hommes de l'ombre qui participent à la réussite de la manifestation. C'est le cas des employés de la voirie de Sion. Sur le pont dès le début de l'année, le service communal collabore avec le comité du carnaval pour effectuer les commandes de matériel destiné aux différents défilés et organiser l'événement dans les détails. 

Dotée d'une équipe de manifestation de huit personnes, la voirie de Sion doit se renforcer pour l'un des plus grands événements que compte la Ville. Elle reçoit ainsi l'appui de plusieurs hommes issus d'autres services communaux pour assurer son cahier des charges. Montage, nettoyage et démontage font partie des tâches assumées par les hommes en orange. 

Ainsi, 1'500 mètres de barrières de manifestations et 800 mètres de barrières hautes sont posées. Il y a aussi environ 80 tables qui doivent être installées sous la grande tente. Mais le plus parlant est à retrouver dans le nettoyage. En moyenne, 18 tonnes de confettis sont ramassées par la voirie à chaque édition du carnaval.

Pour évacuer cette énorme masse de papier, le service utilise du balayage mécanique et du balayage manuel. Pour le balayage mécanique, la voirie dispose de deux grandes balayeuses de 4 mètres cubes et de deux petites balayeuses de 2 mètres cubes. Les coins inaccessibles aux machines doivent être nettoyés à la force des poignets. Reste un constat implacable, évacuer la totalité des confettis est impossible. Il n'est pas rare de voir ressurgir des petits bouts de papier des mois plus tard. 

La météo peut aussi venir faire capoter le bon fonctionnement des opérations. La pluie est le principal adversaire du cantonnier en période de carnaval. Augmentant drastiquement le nombre d'heures initialement prévues, elle rend la tâche bien plus compliquée en collant les confettis au sol. Mais cette année pas de soucis, Roland Rossier, le responsable de la voirie de Sion a trouvé la parade : "Je suis allé à la messe avant le carnaval, donc cette année, on va se retrouver avec un soleil éclatant durant la fête", nous livre-t-il, sourire en coin.

Au charbon après chaque cortège, les employés communaux seront fortement sollicités ces prochains jours. Du 28 février au 5 mars, ils seront sur le pont sept fois pour redonner aux rues de la ville son lustre post-carnaval.