Cannabis en Valais : + 60 % de contrôles positifs en 3 ans

En matière de Cannabis, le Valais nage en plein paradoxe.

Alors que le canton est connu pour être l’un des plus répressifs à l’encontre des consommateurs, le nombre de fumeurs ne cesse de croître. Des cantons tentent de nouvelles approches. En Valais, hors de question.

C’est un sujet qui revient chaque année. Et à chaque fois, toujours la même question : doit-on changer la loi ? Le cannabis, source inépuisable de débats.

Certains cantons se veulent tolérants. Une tolérance qui s’affiche principalement dans les grandes villes. Genève, Berne, Bâle et Zürich veulent créer des « cannabis social clubs ». Un endroit, unique, gérée par les villes, où l’on vendrait  des quantités limitées de chanvre.

Et ici ? Non. La création d’un local cannabis 100% valaisan, Refusé largement par le Grand Conseil en décembre 2014.

De plus ici, on est dur avec le consommateur. Pris avec une faible quantité sur soi, c’est la dénonciation pénale quasi systématique, devant un procureur, pour des centaines de francs d’amendes.

Alors, ça marche, moins de fumeurs dans nos montagnes ? Eh bien, pas tellement, constate Nicolas Donzé, biologiste et responsable de la toxicologie médicale à l'institut central des hôpitaux valaisans.

Plus 60 % d’augmentation de contrôles positifs à l’hôpital du Valais en 3 ans. De plus en plus de Valaisans se font attraper avec du cannabis dans le sang.

« Une augmentation impressionnante », constate Nicolas Donzé.

Pour le biologiste, le problème vient du fait que les jeunes, je cite «  ont l’air sidéré d’imaginer que ce n’est pas autorisé de fumer ».

En Suisse, la consommation est illégale. Alors, pour répondre à la demande, certains magasins, ici en Valais, propose du cannabis à fumer autorisé par la loi. Le secret ? Il contient moins de 1% de THC, la molécule interdite. Pour certains, fumer ce genre de produits revient à prendre un médicament, avec pour objectif, une façon naturelle de se détendre.

Pour le toxicologue Nicolas Donzé, la légalisation ne résoudrait pas le problème. Au contraire. Autoriser pourrait provoquer une augmentation significative de la consommation, comme on l'a constaté au Colorado, Etat des Etats-Unis qui a légalisé récemment.

La question du cannabis est loin d’être réglée chez nous. Chez nous ou ailleurs.  De l’autre côté du Nüfenen, chez les Tessinois, un acte parlementaire a été soumise au Conseil d’Etat il y a quelques semaines. Le but, encore et toujours, réglementer le marché au niveau cantonal. Le débat est loin d’être clos.