Budget 2016 : un déficit "structurel" annoncé par la ville de Sierre
Il manquera 5 millions de francs l'an prochain à Sierre pour parvenir à un équilibre financier.
Il manquera 5 millions de francs l'an prochain à Sierre pour parvenir à un équilibre financier. C'est ce qui ressort du budget présenté ce matin aux medias. La ville prévoit des charges pour 88,4 millions de francs (amortissements compris) pour des recettes limitées à 83,4 millions, "calculées au plus juste et non pas avec une prudence excessive comme ces perspectives se définissent souvent" explique François Genoud, président de Sierre.
En y ajoutant 22,7 millions pour les investissements nets (voir photo pour les principaux), la ville devra théoriquement recourir à l'emprunt pour 14,5 millions de francs.
Une combinaison de facteurs d'instabilité
Au "maximum des économies possibles sur son fonctionnement", la cité du soleil subit de plein fouet ses charges non maîtrisables, à commencer par celles imposées par le canton.
La contribution à la HES-SO par exemple, pèse aujourd'hui trois millions, "le triple de ce qu'elle coûtait lorsque l'Etat a introduit une participation de 10% de coûts de fonctionnement pour les communes sites… je me demande si l'on ferait encore la même démarche si on connaissait vraiment les chiffres", reconnaît François Genoud.
Au chapitre des recettes traditionnelles, c'est la chute du prix de l'énergie qui ajoute d'autres difficultés, en transformant le revenu des aménagements de production (Gougra, Lizerne et Morges, Mattmark et Akeb-Bugey en France) en perte sèche : 600 mille francs contre 1,7 million de recettes pour 2015 (et par exemple 9 millions de recettes en 2012 et encore 1,7 mio en 2015). Cette perte sera en partie compensée par un dividende extraordinaire de la société Sogaval qui figurera comme recette de 1,6 million.
Une situation qui ne peut être que passagère
Résultat : "ce n'est pas qu'une mauvaise passe mais bien un déficit structurel", explique François Genoud. En l'état, le salut, dit-il, peut venir des 200 mille m2 de la zone industrielle de Daval, en phase de finition, qui pourraient accueillir de nouveaux contribuables sur le territoire communal.
"La situation reste supportable, pour l'année prochaine encore mais sans amélioration rapide, le manque de financement pourrait bien déboucher sur des coupes dans les prestations", concède François Genoud, à commencer par le sport et la culture et "peut-être un jour faudra t'il malheureusement parler d'une augmentation des impôts. Le Conseil a choisi cette année de ne pas le faire mais un jour où l'autre, il s'agira peut-être d'y venir".