Barrage de Salanfe : le mystère de l'eau qui disparait
C’est une affaire qui n’a jamais été rendue publique jusqu’à aujourd’hui : le barrage de Salanfe sur la commune d’Evionnaz, perd continuellement de l’eau, beaucoup d'eau.
C’est une affaire qui n’a jamais été rendue publique jusqu’à aujourd’hui : le barrage de Salanfe sur la commune d’Evionnaz, perd continuellement de l’eau, beaucoup d'eau.
Le problème date du tout début de la conception, les spécialistes ayant sous-estimé la zone calcaire de la montagne. Lorsque le barrage est rempli en 1953, on constate que l'eau disparait à partir d'un certain niveau de remplissage.
L'ouvrage en lui-même n'y est pour rien. Il s'agit ici de la montagne en elle-même, qui "absorbe" l'eau.
Des explosions, des tremblements de terre sont alors ressentis, de l’eau sous pression investit des cavités, et des sources d’eau chaude à 27 et 29 degrés apparaissent à Val-d’Illiez. Résultat, le niveau d'eau doit être revu à la baisse.
Au début des années 90, de gros investissements sont consentis pour trouver les fuites et régler le problème. Salanfe SA réalise des travaux d’étanchement du bassin pour 34 millions de francs, une somme considérable pour l’époque. Du ciment est injecté dans la roche calcaire, pour combler les fissures. Peine perdue, lorsque le barrage est à nouveau rempli, le bassin se vide. Les travaux n'auront eu que des résultats très limités.
Mais où donc disparaît cette eau ? Selon Pascal Tissières, géologue à Martigny qui a travaillé à l'époque sur la zone, il ressort que l'eau réapparaît "un peu partout dans la région"... à Val-d’Illiez certes, mais pas seulement. On parle du Martolet, de la grotte aux fées à Saint-Maurice, ou encore dans la région de Massongex.
Reste donc ce constat. Alpiq, la société propriétaire, nous le confirme : aujourd'hui, le barrage de Salanfe ne se remplit pas à plus de 50% de sa capacité.
Le faire reviendrait à perdre beaucoup trop d'eau. Et donc beaucoup d'argent. Selon nos informations, remplir au maximum le barrage, c'est environ un mètre cube d'eau par seconde qui disparaît. Soit l’équivalent d’une piscine olympique toutes les 40 minutes, évanouie dans la montagne.