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Avec ou sans peuplier, il n’y pas plus de vent en Valais. Tout ne reste qu'une question de ressenti

C’est indéniable, en 50 ans, les peupliers se font nettement plus rares dans la plaine du Rhône. Et le constat est valable pour d’autres essences, des chênes aux grandes haies. Résultat : nombreux sont ceux qui prétendent que la force des vents a augmenté dans le Valais central.

Christian Hermann
Christian Hermann, Rédaction Rhône FM
19 avr. 2021, 09:30
Les peupliers sont clairement des obstacles au vent
Les peupliers sont clairement des obstacles au vent ©rfm
On trouve de moins en moins d'allées de peupliers au bord des routes valaisannes
On trouve de moins en moins d'allées de peupliers au bord des routes valaisannes ©rfm
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Mais tout dépend de ce que l’on veut observer. Dans les faits, si l’on parle d’intensité, de force ou de fréquence, les météorologues sont clairs : c’est non. Ou en tout cas, il n’y a pas de base scientifique pour l’affirmer, explique Frédéric Glassey, prévisionniste chez Meteonews (interview ci-dessous) car la majorité des stations météo du canton est volontairement installée en prise directe avec le vent.

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Il n’y a donc pas de point de comparaison avec les données d’appareils de mesures posés à l’abri de peupliers mais "effectivement, la végétation a une énorme importance car elle peut faire abri au vent qui baisse (au sol) sur une distance correspondant à deux-trois fois la hauteur de l’arbre".

Pas d’inventaire sur la coupe des peupliers ou d’autres grands arbres

Pour ce qui est de la coupe des arbres, aucun inventaire n’a été tenu. Cheffe du service de l’environnement, Christine Genolet-Leubin nous a fait savoir que le phénomène ne concernait pas son service. La réaction est identique au service des forêts qui relève que souvent ces coupes ou arrachages concernent plutôt les communes.
C’est au service de la mobilité que l’on trouve des explications, en particulier au sein de la section planification et gestion des infrastructures. A sa tête, Eric Duc (interview ci-dessous) est clair : "effectivement il y a toute une série d’arbres qui ont été plantés le long des routes cantonales durant des décennies… mais nous devons aussi avoir un œil très attentif lié à la sécurité routière… et aux arbres qui sont malades qui pourraient eux-mêmes occasionner des risques pour les utilisateurs de la route cantonale…". C’est en effet la sécurité qui prime pour laisser ou non des arbres le long des chaussées même si Eric Duc l’affirme : "si des arbres sont supprimés on essaie de les remplacer avec des futaies ou des haies de basse hauteur qui ont un plus au niveau biologique".

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Des arbres qui ont toujours eu une vocation selon les anciens

"Certains arbres n’ont pas été plantés ou laissés par hasard… parce qu’on voulait mettre aussi à l’abri les cultures", relève Frédéric Glassey.
Des études ont d’ailleurs été conduites sur le lien entre les obstacles végétaux au vent pour la protection des cultures. Selon l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL, la dernière étude en la matière remonte à 1965. Clairement, elle démontrait un lien direct entre les barrages au vent par de grands arbres ou même des rideaux-abris en roseau, notamment, sur l’impact du gel mais avec une efficacité totalement variable selon l’angle d’arrivée du vent (Werner Naegeli - vol.41, fasc. 5 : "Über die Windverhältnisse im Bereich gestaff eher Windschutzstreifen").
Ramené à la situation valaisanne, le constat ne peut être qu’identique : l’effet protecteur de ces parois naturels, ici les peupliers, n’offre aucune garantie compte tenu des variations topographiques et des nombreuses variantes de mouvements d’air. Quant à une alternative d’obstacle par des remblais le long des routes, elle n’est en tout cas pas à l’ordre du jour, d’autant plus que l’occupation de la plaine par le Rhône ou les infrastructures est déjà particulièrement élevée.
C’est dire que les agriculteurs valaisans n’auront guère d’autres solutions que de continuer leur lutte contre le gel avec l’aspersion ou les différentes formes de chaufferettes, avec les risques que l’on connait.

CH
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