Avec l'inflation, le troc vit une seconde jeunesse
L'inflation fait renaître l'intérêt pour le troc. Ce moyen d'échange de biens et services, vieux comme le monde, vit une seconde jeunesse. A Martigny, une association en fait sa promotion.
Ancêtre de la monnaie, des billets et des transactions bancaires, le troc revient en force. L'échange de biens et de services sans argent vit une seconde jeunesse avec l'inflation. Le troc cache aussi une tendance nouvelle : la consommation durable. De plus en plus de personnes préfèrent donner une seconde vie à leurs objets d'occasion, plutôt que de les jeter et racheter du neuf. Du téléphone portable, aux habits en passant par des cours de cuisine ou de jardinage, tout s'échange.
À Martigny, une association joue les facilitateurs de troc. Son nom : le système d'échange local (SEL) des Dranses. Depuis sept ans, le SEL martignerain met en relation tout individu qui possède des compétences, des moyens, des biens ou du temps qu’il peut échanger avec les autres. "Le troc est mieux perçu", se réjouit Gwendoline Noël-Reguin, membre du groupe d'animation du SEL des Dranses. "On n'est plus dans une vague soixante-huitarde", ajoute-t-elle, en référence au mouvement protestataire de Mai 68 en France.
Un concept bien rôdé
Le troc permet d'échanger des biens et des services, ou même un bien contre un service. Un téléphone portable contre une heure de massage par exemple. "Ce n'est pas forcément Sophie, à qui vous avez donné votre téléphone portable, qui va vous faire un massage", explique Gwendoline Noël-Reguin. Vous donnez votre téléphone portable à Sophie, qui va faire des confitures pour Jacques. Jacques tondra la pelouse chez Edith et c'est Edith qui vous fera le massage, détaille-t-elle encore. Le but, c'est d'échanger sans limite", ajoute-t-elle.
La valeur d'échange d'un bien est évaluée entre l'offreur et le demandeur. Pour les services, le principe du SEL est différent : une heure de travail vaut une heure de travail, peu importe la valeur de l'échange et le niveau d'étude de l'intervenant. Une heure de conseil juridique équivaut à une heure de jardinage. "L'échange de services demande du temps. Je n'ai pas l'impression que le troc favorise l'hyperconsommation", coupe court Gwendoline Noël-Reguin.
Dès le 1er janvier 2024, le SEL des Dranses se réorganise. Parmi les nouveautés : la possibilité de recevoir un bien ou un service et de rendre la pareille plusieurs mois, voire plusieurs années plus tard. "Il y a des périodes dans la vie, où on a beaucoup besoin de recevoir et peu de disponibilités pour donner. Et il y a d'autres périodes de la vie, où on a beaucoup de temps", explique Gwendoline Noël-Reguin.