Aucun enterrement depuis 28 ans : le cimetière d'Ayent vidé de ses tombes, la zone sera réaffectée
C'est un cimetière sans tombe. Direction Ayent où depuis 28 ans, il est interdit de se faire enterrer. Par manque de place, le village de 4'500 habitants a choisi de placer les cercueils dans des niches funéraires superposées. Les toutes dernières sépultures seront enlevées en 2024.

Petit rappel historique pour débuter. En 1996, Ayent prenait une décision unique dans le paysage suisse, à fortiori dans le conservateur et catholique canton du Valais.
Face au manque de place, la commune optait pour une solution atypique : les enfeus. Les cercueils et les urnes seraient désormais placés dans des niches funéraires superposées en façade, construites en bordure de cimetière. Un style rappelant le sud de l'Italie.
Depuis lors, les défunts ne sont donc plus mis en terre.
Des morts "hors-sol"
Les anciennes tombes, celles d’avant 1996, ont été progressivement désaffectées. Plus de nouvelles croix, plus de stèles, fini les fleurs au pied des sépultures.
Sauf exception (trois tombes d'enfants), les dernières seront enlevées dans le courant de l'année 2024. Le point avec Christophe Beney, président de la commune d’Ayent.
Un cimetière transformé en parc, entouré de niches funéraires, l’idée séduit dans le village. Le projet est réalisé par le bureau d'architecture Chabbey, basé Martigny. Il s'agit du même architecte à l'origine des niches funéraires.
La création d'une crypte attenante au cimetière est également envisagée.
On l'a dit, cette façon de procéder à Ayent ne semble pas poser de problèmes aux habitants. Ce ne fut pas toujours le cas. "On m'a rapporté que lors de l'assemblée primaire, il y a eu des débats houleux", nous explique l'actuel président Christophe Beney.

