Au Cosmo Jazz Festival, Dieu et le Diable applaudissent les artistes
Les organisateurs du Cosmo Jazz Festival (du 21 au 29 juillet) présentent leur projet comme célébration païenne, un sourire en coin.
Les organisateurs du Cosmo Jazz Festival (du 21 au 29 juillet) présentent leur projet comme célébration païenne, un sourire en coin. Ils misent sur la mystique des lieux de concerts : la manifestation franco-suisse titillera le ciel du barrage d’Emosson au village de Chamonix. Les concerts d’artistes variés résonneront majoritairement en plein air pendant 9 jours. Pour Charles Vetter, programmateur et directeur du projet, le jazz n’est plus une musique de niche: il peut s'ouvrir à beaucoup de styles très différents qui ne sont ni forcément trop expérimentaux ni la traditionnelle «musique d'ascenseur».
Les concerts oscilleront donc entre «musique du monde », pop, flamenco et même électro, plus tard dans la soirée. Pour André Manoukian, fondateur du festival, pianiste et connu notamment en tant que juré de la Nouvelle Star, même le yodel ou le cor des alpes peuvent entrer dans la catégorie « jazz ». «Pour moi le jazz c'est de la musique improvisée (...) donc si vous me faites un yodel sur des accords et puis que vous me suivez, on peut donc dire qu'on fait du jazz ensemble.» Il ajoute que ces deux musiques traditionnelles suisses s'accordent particulièrement bien avec le concept du festival, puisqu'elles permettent de communiquer entre les vallées et les montagnes.
André Manoukian voit dans les musiciens des sortes de chamanes, c'est-à-dire des personnes qui parlent aux esprits avec des instruments de musique. La musique prend alors une autre ampleur. D'ailleurs, « lorsque les seracs des glaciers craquent pendant un concert, c'est Dieu ou peut-être le Diable qui applaudissent.»
Environ 35'000 personnes sont attendues tout au long de la manifestation qui table sur un budget de 300'000 euros (environ 350'000 francs suisses). Le public est à grande majorité français, même si les organisateurs ont l’ambition de s’ouvrir petit à petit vers la Suisse.