Arsenic dans l'eau potable : le point avec les communes concernées de la Vallée du Trient
Depuis le 1er janvier 2019, l’eau potable ayant une teneur en arsenic supérieure à 10 microgrammes par litre (10mg/l) est considérée comme impropre à la boisson.

Depuis le 1er janvier 2019, l’eau potable ayant une teneur en arsenic supérieure à 10 microgrammes par litre (10mg/l) est considérée comme impropre à la boisson. C'est le cas dans certaines communes de la vallée du Trient. Le point aujourd’hui.
Le 5 décembre dernier, les présidents des communes de Salvan, Finhaut, Vernayaz et Collonges tenaient une conférence de presse pour présenter l'état des lieux de leur commune en matière de gestion de l'eau potable, à quelques semaines de l'entrée en vigueur d'une nouvelle norme abaissant à 10mg/l, contre 50mg/l auparavant, la teneur maximale tolérée en arsenic. Six mois plus tard, les exécutifs présentent les solutions qui seront déployées, et celles qui l'ont déjà été, pour la mise en conformité de leurs réseaux.
Solution provisoire déjà en place à Vernayaz
Au pied de la vallée du Trient, Vernayaz a trouvé un remède efficace. «Depuis la toute fin d'année dernière, nous mélangeons notre eau avec celle de la commune voisine de Martigny, détaille le président Blaise Borgeat. L'eau potable distribuée sur le territoire communal de plaine, soit Vernayaz et Miéville, est ainsi conforme aux exigences et peut être consommée sans réserve.» Reste le cas du hameau de Gueuroz, pour l'heure alimenté uniquement par la source de Vernayaz, qui sera réglé ultérieurement. «Cette source contient 12 microgrammes d’arsenic par litre, soit une valeur légèrement au-delà de la norme. Les habitants de Gueuroz qui le souhaitent peuvent s'approvisionner avec de l'eau en bouteille mise à disposition par la commune.» Actuellement à l'étude, les adaptations du réseau de Gueuroz interviendront durant les années 2020-2021.
Collonges boit l'eau de Dorénaz
Du côté de Collonges, la problématique est également résolue. «Depuis fin mai, le raccordement de notre réseau d'eau au réseau intercommunal qui relie Dorénaz à Evionnaz est effectif, informe le président Fabrice Blanchut. Nous avons par ailleurs profité des fouilles pour moderniser certaines de nos infrastructures, notamment en lien avec le renouvellement de notre éclairage public.» Pour l'ensemble de ces travaux, le total de la facture s'élève à un demi-million de francs. En parallèle, la commune étudie toujours la possibilité, à long terme, de filtrer l'eau en provenance de ses propres sources.
Solliciter davantage les sources potables de Salvan
Salvan peut compter sur deux sources d'excellente qualité, conformes aux normes en vigueur. «Ces sources alimentent déjà une partie de la commune, explique le président Florian Piasenta. Nous allons en augmenter les débits captés afin que ces eaux puissent être distribuées sur l'ensemble du territoire.» Les sources problématiques seront quant à elles sorties du réseau. Cette mise aux normes implique d'importants travaux: nouvelles conduites, nouveaux locaux techniques, nouveaux réservoirs. C'est l'ensemble du réseau qui va ainsi être modernisé, renforçant la sécurité et la qualité de l'approvisionnement. «De tels chantiers ne se réalisent toutefois pas un claquement de doigts. Les investissements seront étalés sur deux ans, pour un total d'un peu plus de 4 millions de francs.»
Finhaut traitera son eau
A Finhaut, les principales sources présentent des teneurs en arsenic plus élevées que la norme. S'il a un temps été envisagé de mélanger ces eaux avec celle du barrage d'Emosson, c'est une autre solution qui a été finalement retenue. «Nous avons choisi de traiter nos eaux grâce à un système d'adsorption par hydroxyde de fer, dévoile le président Pascal May. Cette méthode est à ce jour la plus efficace pour éliminer l'arsenic. En plus d'être moins coûteuse que la variante de mélange étudiée au départ, cette solution nous permettra également de conserver notre indépendance dans la gestion de notre approvisionnement.» Des études sont actuellement en cours avec une entreprise valaisanne spécialisée. Coût de l'opération: environ 2 millions de francs. Un montant qui comprend également la réalisation d'une seconde usine de traitement pour les eaux d'une autre source. «Cela permettra de renforcer la sécurité de notre approvisionnement en cas de problème avec l'une des sources principales.» Les travaux en lien avec la première usine de traitement débuteront ces prochains mois, une fois la mise à l'enquête effectuée, pour s'achever au printemps 2020.
Une gestion régionale des eaux à l'étude
Les quatre communes concernées ont mandaté la Société de turbinage des eaux de la Vallée du Trient (STEVT) pour les accompagner dans ces dossiers complexes. «Les différents projets mis en œuvre sont pilotés par le Groupe SEIC-Télédis, en étroite collaboration avec les autorités et tous les partenaires techniques externes impliqués», ajoute Paul-Alain Clivaz, responsable du département des énergies renouvelables chez SEIC-Télédis. Parallèlement à ces démarches visant à résoudre la problématique de l'arsenic, l'implication de la STEVT dans la planification et la gestion des réseaux d'eau potable à l'échelle de la vallée du Trient est aussi à l'étude, et un modèle de partenariat sera prochainement proposé aux différentes communes.