Arnaques téléphoniques à St-Maurice : après "Monsieur Jordan", gare à "Monsieur Müller" !
Nouvelles tentatives d'escroqueries constatées à St-Maurice. Après les appels téléphoniques d'un faux "Monsieur Jordan" en début d'année, c'est un pseudo "Monsieur Müller" qui sévit cet été.
Après "Monsieur Jordan", c'est au tour de "Monsieur Müller" de frapper. Comme en février dernier (lire notre article ici), la commune de St-Maurice a dernièrement enregistré plusieurs cas de démarchage téléphonique au nom de la Municipalité. Sur son site, elle met en garde la population. A nouveau, ce sont des commerçants agaunois qui ont été la cible de ces tentatives d'escroquerie. Le principe est toujours le même : un individu les appelle et les sollicite pour des annonces publicitaires, en se faisant passer pour un collaborateur de la commune. Cette fois, le cas a été signalé par Denis Richard, responsable d’un bureau d’étude. «J’ai reçu un appel d’un certain Monsieur Müller», raconte-t-il. «Malheureusement pour lui, j’ai travaillé assez longtemps à la commune pour savoir qu’il n’y a pas de collaborateur qui porte ce nom», sourit Denis Richard. « Au moment où je le lui ai fait remarquer, le téléphone a bouclé». Peu de temps après, l’Agaunois dit avoir reçu le même genre d’appel de la part d’une femme. «Quand vous faites une recherche sur un annuaire téléphonique en ligne, vous ne tombez que sur des numéros inconnus ou des call centers».
Dénonciation pénale
Président de la commune de St-Maurice, Damien Revaz reconnaît que les autorités sont plutôt démunies face à ce genre d'arnaque. «Ces personnes ou sociétés agissent souvent de l’étranger, il est difficile de remonter jusqu’à elles». En plus d’enquêter de son côté, la commune entend cette fois faire une dénonciation pénale. «Comme les tentatives se réitèrent, il faut envoyer un signal fort», déclare Damien Revaz.
Usurpation pas punie
Du côté de la Police valaisanne, son porte-parole Stéphane Vouardoux souligne que le simple fait de se faire passer pour quelqu'un d'autre n'est pas illégal en Suisse. «L’usurpation d’identité en tant que telle n’est pas punie par le code pénal», précise-t-il. «En revanche, les poursuites peuvent être engagées dès lors qu'il y a eu un préjudice, comme par exemple une escroquerie, de la calomnie, de la diffamation ou une soustraction de données informatiques». Pour le président agaunois, avocat de profession, la position de la police à ce sujet est «significative de la difficulté à obtenir une vraie instruction pour ce type d'infraction». Selon lui, l’escroquerie étant une infraction poursuivie d’office, n’importe qui peut la dénoncer. Il le confirme donc, la commune de St-Maurice dénoncera bel et bien ces cas. A noter que la cité agaunoise n’est pas la seule commune valaisanne à observer ce genre de pratique. En février, Vollèges avait également repéré un faux «Monsieur Favre».