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ALTIS : un feu vert rapide, mais des exigences fortes du Conseil général

En vingt-cinq minutes, le Conseil général de Bagnes a validé le plan de sauvetage d’Altis. Une séance brève mais décisive, qui confirme le soutien des élus tout en appelant à plus de transparence, de suivi et à une gouvernance clarifiée du groupe énergétique.

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Antoine Crognaletti, Rédaction Rhône FM
09 oct. 2025, 07:00
/ Màj. le 09 oct. 2025 à 10:05
Le groupe Altis.
Le groupe Altis. © KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Le Conseil général a d’abord accepté, par 45 voix contre 2 abstentions, le report d’amortissements contractuels pour 1,9 million de francs ainsi que l’octroi d’un nouveau prêt de 2 millions à ALTIS Groupe SA. Cette mesure doit permettre au distributeur d’énergie d’assurer sa continuité financière durant l’année 2025.

Dans la foulée, les élus ont validé, par 43 voix contre 4 abstentions, la décision de principe sur le plan d’assainissement à long terme du groupe. Celui-ci comprend quatre volets :

  1. Abandon ou postposition de créances pour 6 millions de francs.
  2. Transformation de prêt en capital-actions de 17,8 millions pour la filiale GECAL SA.
  3. Moratoire sur le fermage des réseaux chez Sèdre SA.
  4. Baisse du prix du kilowattheure de 10 à 2 centimes pour Énergie Val de Bagnes SA (EVB).

Ces mesures visent à restaurer la trésorerie du groupe et à garantir la continuité de ses activités, alors qu’ALTIS et ses filiales cumulent plus de 50 millions de dettes. Par ce vote, le législatif donne sa confiance à l’exécutif communal pour piloter le redressement, mais les commissions chargées d’examiner le dossier ont rappelé qu’elle n’était pas aveugle.

La commission Énergie réclame un audit complet

Première à s’exprimer, la commission "Sécurité et santé publiques, travaux publics, environnement et énergie", présidée par Lionel Saillen (PLR) a demandé la mise en place d’un audit externe, indépendant et neutre pour établir la situation financière réelle d’ALTIS et de ses sociétés affiliées. L’audit devra détailler le bilan, les liquidités, les engagements hors bilan, les contrats en cours et les scénarios de trésorerie à court et moyen terme. 

La commission veut aussi que soient identifiées les causes de la crise, les lacunes de gouvernance et les erreurs de gestion. Elle propose enfin un plan d’assainissement chiffré et daté, assorti d’un calendrier de communication publique : points d’étape mensuels, présentation du rapport d’audit dans les trois mois et arbitrage final dans les six mois. Sa priorité : assurer la continuité des services essentiels tout en engageant un redressement durable fondé sur la responsabilité politique.

La commission « Jeunesse et Cohésion sociale » plaide pour une vigilance continue

La commission "Jeunesse, formation, cohésion sociale, tourisme, culture et sport", présidée par Fanny Vaudan (Entremont Autrement) a, de son côté, rappelé que le Conseil général avait fait preuve d’une certaine indulgence par le passé envers la direction d’Altis et le Conseil communal. Elle estime que cette confiance aveugle a contribué à la dérive financière actuelle et appelle désormais à une surveillance renforcée du dossier. 

La commission demande qu’un point d’information sur ALTIS figure systématiquement à l’ordre du jour de chaque plénum, jusqu’à l’assainissement complet des comptes. Enfin, elle souhaite une révision profonde de la gouvernance du groupe et de la commune afin d’éviter toute nouvelle dérive.

La COGEST valide le plan mais exige des comptes

Dernière à intervenir, la Commission de gestion (COGEST), présidée par Célia Chevrier (Le Centre) a salué le travail du Conseil d’administration et du groupe Énergie, tout en rappelant que la population de Val de Bagnes paye aujourd’hui les conséquences de la démesure et des manquements en matière de gouvernance et de stratégie. Si elle soutient le report des amortissements et le crédit de 2 millions, la COGEST souligne que son préavis "n’est pas un chèque en blanc".

La commission exige, elle aussi la désignation rapide d’organes externes et indépendants — Inspection cantonale des finances, cabinet d’audit ou Institut des hautes études en administration publique — pour dresser un état des lieux complet et identifier les responsabilités, lesquelles devront être portées en justice le cas échéant. 

Elle demande aussi au Conseil communal d’élaborer, d’ici à la mi-2026, une stratégie du propriétaire pour l’ensemble des sociétés du groupe, définissant clairement missions et responsabilités. Enfin, elle appelle à une communication transparente et régulière pour regagner la confiance de la population.

En conclusion, la COGEST dit exprimer une confiance conditionnelle envers les autorités et le Conseil d’administration, tout en avertissant :

"Les erreurs du passé sont des pierres sur lesquelles on peut bâtir l’avenir, à condition de ne pas trébucher deux fois dessus." Célia Chevrier, présidente de la COGEST

L’analyse actuellement en cours sur la situation d’ALTIS est menée par Fidag, la société qui assure aussi la révision des comptes du groupe. Un choix jugé problématique par plusieurs élus, qui estiment qu’un regard totalement indépendant est nécessaire pour garantir la transparence du processus. C’est pourquoi ils demandent un audit externe et neutre, mené par un organisme sans lien préalable avec Altis. Le président de la commune, Fabien Sauthier, s’est dit pleinement favorable à cette démarche.


AC
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