Air-Glacier s'apprête à rechercher des pilotes d'hélicoptère : une aubaine pour la relève
De nombreux pilotes d'hélicoptère font leur licence professionnelle à l'étranger. Le Valaisan Julien Morard s'envolera le 13 septembre pour Hawaï. Le Bagnard devra toutefois faire des équivalences européennes s'il entend travailler en Suisse.
Un Valaisan s'apprête à séjourner trois ans à Hawaï, aux Etats-Unis. Julien Morard s'envolera dans trois semaines pour l'archipel du Pacifique. Le Bagnard effectuera sa licence professionnelle de pilote d'hélicoptère dans une école américaine. "Je dois faire un minimum de 22 heures par semaine à l'école. Chaque jour, il y a aussi des exercices pratiques de vol", précise Julien Morard, qui explique pourquoi il a choisi Hawaï : "Je pourrai ainsi pratiquer davantage mon anglais. Ensuite, Hawaï dispose d'un territoire très varié avec l'océan, des sommets et des volcans. J'espère ainsi développer des compétences différentes qu'en Suisse."
A moins de trois semaines du grand départ, les préparatifs vont bon train. Et tout n'a pas été un long fleuve tranquille.
"A cause du Covid, j'ai dû effectuer mon relevé d'empreintes digitales à Aix-en-Provence."
Julien Morard
En outre, Julien Morard a dû se rendre à l'ambassade pour valider son visa. Il a reçu une autorisation de cinq ans.
La relève en Valais
Julien Morard ne compte pas s'éterniser aux Etats-Unis plus que de raison. Il souhaite lancer sa carrière, ici en Suisse. "Le but : c'est de revenir en Suisse et de trouver une place dans le sauvetage", précise Julien Morard, qui devra toutefois se conformer aux exigences européennes et obtenir des équivalences. "Aujourd'hui en Europe, il y a une licence propre au continent. Les pilotes qui viennent des Etats-Unis, du Canada, d'Australie ou de la Nouvelle-Zélande doivent faire des équivalences de licence", indique Patrick Fauchère, chef pilote chez Air-Glacier.
Des places de travail pourraient bien se libérer en Valais ces prochaines années, notamment chez Air-Glacier.
"D'ici 2030, 7 à 8 pilotes d'Air-Glacier auront atteint l'âge limite pour voler."
Patrick Fauchère, chef pilote chez Air-Glacier
Actuellement, la limite fixée par l'Office fédéral de l'aviation civile pour voler professionnellement se monte à 60 ans. Des dérogations sont toutefois possibles pour les pilotes, qui effectuent du service médical d'urgence. Toutefois, ces missions ne sont pas à la portée de tous. "En Valais, les vols sont très pointus. On ne va pas permettre à un jeune licencié d'aller faire des vols en haute-montagne avec seulement 150 heures de vol" indique Patrick Fauchère.
L'hélicoptère comme l'aviation de manière générale est souvent pointé du doigt pour des raisons écologiques. Une stigmatisation que regrette Patrick Fauchère, chef pilote chez Air-Glacier : "L'hélicoptère est la seule invention de l'homme qui a sauvé plus de vies qu'elle en a tué. L'hélicoptère a permis la vie en montagne dans notre canton, notamment la construction des barrages, des remontées mécaniques et des grandes infrastructures. Aujourd'hui, on est souvent montré du doigt quand on transporte un passager. L'héliski et l'hélibike sont très contestés tout comme le sulfatage des vignes."