Agression à la hache à Martigny: acquittement pour l'accusé
Le Tribunal cantonal a acquitté l'homme accusé d'avoir agressé à la hache une septuagénaire en juillet 2014 à Martigny.
Le Tribunal cantonal a acquitté l'homme accusé d'avoir agressé à la hache une septuagénaire en juillet 2014 à Martigny. Les juges cantonaux ont retenu le bénéfice du doute. Ils ont par ailleurs alloué une indemnité pour tort moral de 120'000 francs en raison de la détention subie depuis le 14 août 2014.
Ce Français de 30 est en liberté depuis 11h00 ce matin, selon son avocat Vincent Hertig.
Dans son communiqué, le tribunal cantonal rappelle que "l'homme accusé a toujours nié être l'auteur de l'agression". Les juges cantonaux soulèvent également que "l’enquête fouillée conduite par la police n’a révélé aucun indice matériel confirmant sa présence à Martigny" le 22 juillet 2014, lorsqu'une septuagénaire a été agressée par un inconnu qui l’a frappée à la tête à coups de hache.
Pour le Tribunal cantonal, les "juges du Tribunal d’Arrondissement se sont fondés, en l’absence de preuve de la présence de l’accusé à Martigny ce jour-là, sur le fait que la victime aurait reconnu son agresseur".
Hésitations de la victime
Or, "la victime s’est montrée très hésitante à désigner l’accusé, lorsque celui-ci lui a été présenté, 3 semaines après les faits, derrière une vitre sans tain, aux côtés de trois autres personnes". Hésitation de la victime également 15 jours plus tard, lorsque plusieurs photographies, dont l’une représentant l’accusé, lui ont été présentées. "L’absence de doute exprimée devant les juges de première instance le 23 août 2016, soit plus de 2 ans après les faits, ne saurait suffire à lever l’incertitude résultant des hésitations importantes manifestées dans les semaines qui ont suivi l’agression", écrivent les juges cantonaux dans leur communiqué.
Deux autres éléments d'incertitude
Les juges du tribunal cantonal relèvent deux autres éléments d'incertitude: d'une part "la victime a estimé à 40 voire même 50 ans, l’âge de son agresseur, alors que l’accusé n’en avait que 28 au moment des faits". D’autre part, "comme l’a confirmé son neurologue, l’accusé boîte de façon perceptible à la suite d’un AVC subi à l’âge de 3 ans. Or la victime n’a remarqué aucune particularité dans la démarche de son agresseur".
Pour les juges, "il subsiste, au terme de l'examen, un doute important". Ce doute doit profiter à l'accusé pour les juges qui ont donc prononcé l'acquittement.
Recours au Tribunal fédéral envisagé
Contacté, le procureur Grégoire Comtesse nous a déclaré que la "décision appartient au Tribunal cantonal". Il nous a précisé qu'avant de se prononcer sur la suite à donner à cette affaire, il va examiner les considérants de ce verdict. "Pour l'heure, un recours au Tribunal fédéral n'est pas exclu", conclut-t-il.