Vaud peut désormais gérer toutes les urgences depuis un seul lieu
L'Etat de Vaud a inauguré lundi son centre de Traitement des opérations en cours (TOC), sorte de "situation room" d'où le canton pourra gérer les situations de crise. Cet élément vient couronner le projet de regroupement des centrales d'urgence au siège de l'Etablissement cantonal d'assurance (ECAvenir) près de la Blécherette à Lausanne.

"Le TOC était le maillon manquant. Ce magnifique outil complète l'ensemble du dispositif des centrales d'appel, qui fait beaucoup d'envieux en Suisse et en Europe" a déclaré mardi le conseiller d'Etat Vassilis Venizelos, chef du Département de la jeunesse, de l'environnement et de la sécurité, devant la presse réunie sur place.
Le TOC (également appelé "Tactical Operation Center") fait partie du poste de commandement des opérations de l'Etat-major cantonal de conduite (EMCC). Concrètement, il offre un espace dans lequel les différents partenaires peuvent se réunir en cas d'urgence afin de se coordonner pour assurer la sécurité de la population vaudoise.
Du faux-croup au débordement du Rhône
Avec son installation sous le toit du siège administratif de l'ECA, le TOC rejoint désormais les quatre principales centrales d'urgence vaudoises - le 117 (police), le 118 (pompiers), le 144 (urgences sanitaires) et le numéro des médecins de garde - qui y sont réunies réunies depuis la fin 2023. Les opérateurs sont toutefois restés structurés par centrales et métiers.
"L'idée est de pouvoir gérer depuis ici aussi bien l'appel d'une maman qui s'inquiète du faux-croup de son enfant que le débordement du Rhône", résume Denis Froidevaux, chef du Service de la sécurité civile et militaire (SSCM) et de l’EMCC.
Le projet de regroupement des centrales d'urgence a été initié au début des années 2000. "Il a été tout sauf un long fleuve tranquille. Mettre les différentes centrales ensemble a demandé beaucoup d'abnégation et d'ouverture. Nous avons dû composer avec les questions de secret médical et de secret d'enquête", a-t-il déclaré.
Cultures professionnelles valorisées
Il a également fallu s'adapter aux différentes cultures de métier, les opérateurs du 117 ou du 144 ne répondant pas aux appels d'urgence de la même façon. "Il faut respecter cela et même le cultiver", a souligné Denis Froidevaux.
Au final, le résultat est à la hauteur des efforts consentis. "Nous partageons un même environnement, un même système informatique et une même doctrine, c'est une force incroyable", s'est-il réjoui.
Le centre de réception des alarmes - de son nom officiel "Alarm Receiving Center" (ARC) - a coûté quelque 34 millions de francs. Environ 200 opérateurs travaillent au total dans les différentes centrales. Toutes urgences confondues, une vingtaine de collaborateurs assurent une permanence 24 heures sur 24 et répondent chaque année à un total d'environ un million d'appels.