Les métiers de la forge inscrits au patrimoine immatériel vaudois
Les savoir-faire de la forge traditionnelle font leur entrée à l'Inventaire cantonal du patrimoine immatériel vaudois. Ils rejoignent le fromage d'alpage, les boîtes à musique ou encore le tavillonnage.
Craignant une perte de connaissances en lien avec leurs métiers, devenus de nos jours plus rares, plusieurs professionnels de la forge traditionnelle alliés au Musée du fer et du chemin de fer de Vallorbe se sont adressés au Canton afin de faire reconnaître l'importance de ce patrimoine, explique lundi un communiqué de l'Etat de Vaud. Leur demande a été satisfaite.
"Cette démarche, qui acte légalement la reconnaissance symbolique de la valeur historique d'une tradition, permet aux détenteurs d'obtenir des soutiens financiers pour des actions de préservation, de recherche ou de visibilisation", indique le communiqué. Pour acquérir ce statut, les pratiques doivent avoir un lien significatif avec le territoire, son histoire et son identité, exister depuis plus de 30 ans et être toujours vivantes, précise le Canton.
Le travail du fer, attesté dans l'arc jurassien dès le IVe siècle avant notre ère, se pratique toujours aujourd'hui "avec excellence" dans certaines régions du canton de Vaud. Les fouilles archéologiques ont établi la présence au pied du Jura de près de 60 exploitations sidérurgiques dès 350 avant notre ère et, à Vallorbe, l'existence d’un véritable centre industriel avec trois ferrières alimentant le travail de dizaines de forgerons dès le XVIe siècle.
L'activité, ayant perduré dans la région au travers des siècles et faisant ces dernières années l'objet d’un regain d'intérêt de la part du public, n'occupe néanmoins qu'une place réduite dans les systèmes de production et de consommation actuels. Comme d'autres métiers artisanaux, les savoir-faire de la forge traditionnelle sont utilisés aujourd'hui dans des buts pratiques ou artistiques, sur commande de particuliers ou lors de restaurations.
Pour rappel, le patrimoine immatériel rassemble les traditions orales (contes et légendes, etc.), les coutumes (Saint-Nicolas, guet de la cathédrale de Lausanne, etc.) les fêtes (carnavals, etc.) et les savoir-faire de métiers (tavillonnage, etc.). A l'instar des savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d'art inscrits en 2020 à l'UNESCO, le patrimoine immatériel vaudois est, dans certains cas, reconnu au-delà des frontières.