Les députés vaudois veulent une analyse sur l'utilisation du taser
Le Grand Conseil vaudois aimerait savoir s'il est pertinent ou non d'équiper la police cantonale de tasers. Il a largement accepté mardi un postulat demandant au Conseil d'Etat d'étudier les avantages et risques liés de ces pistolets à impulsions électriques.

Plusieurs polices cantonales, principalement en Suisse alémanique, disposent déjà d'une telle arme. Dans le Canton de Vaud, seuls le Détachement cantonal d'action rapide et de dissuasion (DARD) et le Groupe d'intervention de la police de Lausanne (GIPL) sont équipés de tasers. Déposé par l'ancien député UDC Dylan Karlen, ce postulat se veut "sans parti pris" pour évaluer l'intérêt du taser.
"Ce postulat doit être considéré sous l'angle d'un potentiel d'amélioration pour la police, dont l'armement doit être en permanence adapté aux menaces", a relevé un autre élu UDC, Nicola Di Giulio, lui-même enquêteur de police. Il a souligné que le taser permettrait de davantage "graduer" les interventions de la police, le taser étant utilisé "juste avant l'arme à feu".
Son usage reste rare en Suise. Le DARD, par exemple, l'a utilisé à seulement six reprises depuis 2010, et une seule fois au cours des deux dernières années. Sa simple présence à la ceinture d'un policier permet parfois de "désamorcer une crise", a remarqué Nicola Di Giulio.
Pour David Raedler, le taser aurait l'avantage de servir d'alternative à des moyens "plus létaux" comme les armes à feu. Le député des Verts a toutefois prévenu que le taser ne devait pas se substituer à des techniques moins dangereuses, à l'instar du spray au poivre ou du bâton tactique (matraque). "Il ne faut pas prendre cette arme à la légère", a-t-il averti.
Plus "sceptique", Hadrien Buclin (Ensemble à Gauche - POP) s'est dit favorable à "mener une réflexion" pour réduire l'usage des armes à feu, "mais pas en se focalisant sur le taser et en l'ajoutant" parmi l'arsenal de la police vaudoise. Il a aussi souligné que le taser restait une arme dangereuse, qui peut notamment s'avérer mortelle si elle est utilisée sur des personnes avec des faiblesses cardiaques.
Pour le ministre en charge de la sécurité Vassilis Venizelos, ce postulat doit être l'occasion "d'analyser les différents moyens de contrainte" à disposition de la police vaudoise. Il s'est dit favorable au renvoi du texte au Conseil d'Etat.
Au vote, le postulat a été largement soutenu par 95 voix, contre 2 refus et 14 abstentions.
A noter que la question du taser devra aussi bientôt être débattue au Conseil communal de Lausanne. L'UDC y a déposé un postulat pour demander d'équiper les policiers municipaux.