Le variant Omicron est responsable de 55% des nouvelles infections
Avec 55% des cas, les infections de Covid-19 dues au variant Omicron sont désormais majoritaires en Suisse. Le Tessin est particulièrement touché, mais ce variant se répand très rapidement aussi dans les autres cantons.
Il reste cependant beaucoup d'incertitudes sur ce variant, a expliqué mardi devant la presse Patrick Mathys, chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Il se répand plus vite que le variant Delta. Les cas Omicron doublent en 3 à 5 jours. En raison de sa très haute contagiosité, le variant Omicron devrait bientôt représenter la quasi-totalité des cas enregistrés.
Le déroulement de l'infection semble toutefois plus léger, mais ce phénomène peut être dû à une certaine immunisation due à la vaccination. "En terme de virulence, le variant Omicron semble moins fort que le Delta mais plus qu'Alpha, la première variante du Covid-19 à laquelle la Suisse a dû faire face", a estimé Tanja Stadler, présidente de la Task Force scientifique de la Confédération.
Les infections se poursuivent à un niveau élevé, voire très élevé, avec près de 13'000 cas par jour. L'incidence en Suisse est l'une des plus élevées en Europe.
Les 20-29 ans sont les plus touchés. Actuellement, 336 patients sont aux soins intensifs, où ils occupent 40% des lits disponibles.
La coordination et le transfert des patients hospitalisés fonctionnent, même si les limites de capacité sont atteintes dans certains hôpitaux, a déclaré Rudolf Hauri, président de l'Association des médecins cantonaux de Suisse.
La charge de travail dans les hôpitaux est gérable dans l'ensemble, selon lui. Certains cantons peinent toutefois à retracer tous les cas contacts en raison de leur nombre.
Les premiers effets probables des réunions familiales pour les fêtes de fin d'année ne seront visibles qu'au début de l'année 2022, a aussi ajouté Tanja Stadler, qui s'attend à une augmentation rapide des contaminations au cours des premières semaines de janvier, allant jusqu'à 20'000 personnes par jour.
La Suisse recense une quarantaine de cas Omicron chez des personnes "boostées" avec le 3e vaccin et qui ont dû être hospitalisées. Mais c'est une des inconnues de ce variant. Au vu de cette situation, il n'y a pas de répit en vue, a rappelé M. Mathys. La vaccination reste le meilleur moyen de se prémunir.
La pandémie ne sera terminée que lorsque tout le monde sera immunisé contre le virus. L'idéal serait d'être vacciné en cas de contagion. En attendant, le défi consiste à maintenir les structures hospitalières et à sauver le plus grand nombre possible de personnes.
La rapidité avec laquelle une grande partie de la population se fait vacciner - y compris avec la troisième dose - reste décisive dans la lutte contre la pandémie. La vaccination ne protège pas complètement de la contagion, rappelle Tanja Stadler, invitant également la population à respecter les mesures sanitaires.
Les experts réfléchissent à des mesures comme l'extension des quarantaines pour des porteurs potentiels et l'isolement pour les porteurs certains afin de contenir la pandémie.
Il n'y a aucune raison de renoncer à des mesures de quarantaine pour les personnes vaccinées ou doublement vaccinées, a déclaré Tanja Stadler. La situation est différente pour les personnes ayant reçu une dose de rappel. Celles-ci sont mieux protégées.
Il faudra sans doute encore réduire les contacts à cause d'Omicron. "Mais tout le monde peut le faire, c'est relativement simple", a rappelé M. Mathys. Il s'agit d'éviter les dégâts qu'Omicron est capable de causer.
Concernant les masques FFP2, la Confédération n'émet pas de recommandation. Il faut évaluer chaque situation particulière, par exemple lors d'une visite chez une personne vulnérable. Et, surtout, il s'agit aussi de porter correctement de tels masques, ce qui n'est pas si simple.