Le canton du Jura entamera l'année avec un budget déficitaire
Le Parlement jurassien a adopté mercredi le budget 2022 qui accuse un déficit de 20,5 millions de francs. Après un coup de semonce de la droite, le Gouvernement avait consenti à une adaptation en réduisant de 10 millions de francs l'excédent des charges.
Le canton du Jura disposera donc d'un budget pour débuter l'année 2022. Les députés ont adopté le projet défendu par le Gouvernement et la majorité de la commission de gestion et des finances (CGF) par 36 voix contre 11 et 11 abstentions. Le groupe Verts et CS-POP a voté contre et le groupe socialiste s'est abstenu.
"L'objectif pour le gouvernement était de doter l'Etat jurassien d'un budget pour débuter l'année", a souligné la ministre des finances Rosalie Beuret Siess pour expliquer les adaptations du premier budget. Sans une réduction du déficit, il aurait été très difficile d'obtenir des majorités, a ajouté la ministre socialiste.
Après avoir pris connaissance du projet de budget présenté en septembre qui prévoyait un déficit de 30,7 millions de francs, le PDC, le PLR et l'UDC avaient laissé entendre qu'ils pourraient ne pas entrer en matière lors de l'examen au Parlement si l'excédent des charges n'était pas ramené à 20 millions de francs.
Le Gouvernement jurassien a donc dû revoir sa copie. Il a soumis au Parlement une nouvelle version présentant un déficit ramené de 30,7 millions à 20,5 millions de francs.
"Ce budget ne réjouit personne, mais satisfait une grande majorité à ce jour", a souligné au nom de la majorité de la CGF Romain Schaer. Ce sont donc 10 millions de mieux par rapport à la première mouture, a ajouté le député UDC.
Mais cet exercice a suscité la colère de la gauche du Parlement. Le socialiste Pierre-André Comte a évoqué un traitement chaotique du budget et l'absence de réflexion. Le député CS-POP Rémy Meury a affirmé que le nouveau budget répondait à une injonction de la droite, dénonçant un ultimatum. "C'est un budget caricatural", a lancé l'élu au nom de la minorité de la CGF.
Les mesures d'économies conjuguées à une hausse des recettes fiscales ont permis de réduire le déficit de 10 millions de francs. Les subventions d'institutions sociales ou partenaires de l'Etat ont été revues à la baisse. Parallèlement, le Gouvernement envisage des recettes fiscales supplémentaires supérieures pour 5,5 millions.
La perspective de débuter l'année sans budget est un scénario que le Gouvernement et la majorité des partis voulaient à tout prix éviter. Une telle hypothèse aurait des conséquences sur l'administration, les institutions et, finalement sur les prestations destinées à la population.
Dans la foulée et sans véritable débat, les députés ont adopté à l'unanimité le frein à l'endettement. Même avec ces adaptations, le budget 2022 nécessitait toujours une dérogation à ce mécanisme, soit une majorité des deux tiers des députés.