La Suisse invitée en mai à une réunion de ministres européens
La Suisse ne repartira pas bredouille de Davos (GR) sur le dossier européen. La présidence suédoise de l'UE l'a invitée en mai prochain à une réunion informelle des ministres européens des Affaires étrangères et de la défense.
"C'est une première", a affirmé mercredi soir à la presse suisse le conseiller fédéral Ignazio Cassis, qui avait rencontré la veille son homologue suédois en marge du Forum économique mondial (WEF). La Suisse avait déjà été conviée à des réunions d'autres ministres européens, notamment ceux de la justice.
"C'est une occasion en or" et "un signal à ne pas sous-estimer", ajoute aussi le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Cette avancée contraste avec l'absence de rencontre avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Davos, pour la seconde année consécutive.
Mais le président de la Confédération Alain Berset avait lui appelé mardi à ne pas "trop interpréter" cette situation. Il a dialogué de manière informelle avec Mme von der Leyen, "un très bon contact". Mais il a estimé qu'un format plus formel ne faisait "encore absolument pas sens".
De son côté, la secrétaire d'Etat Livia Leu doit se rendre vendredi à Bruxelles pour une nouvelle série de discussions exploratoires après l'abandon des négociations sur un accord-cadre. L'objectif est d'achever ce format dans les prochains mois.
Selon M. Cassis, il faut aller vite si la Suisse veut éviter de se retrouver davantage bloquée encore sur cette question en raison des élections fédérales. Si les "contacts intenses" aboutissent à un fondement qui permette au Conseil fédéral d'établir un nouveau mandat de question, celui-ci pourrait être décidé dans les prochains mois, a également ajouté le chef de la diplomatie.
En revanche, "plus cela avance, plus l'année électorale sera difficile" pour régler la situation avec Bruxelles. "Mais cela ne dépend pas seulement de la Suisse", a encore rappelé le chef de la diplomatie.
Le dossier européen a été l'un de ceux qui l'ont occupé le plus parmi ses rencontres avec ses homologues européens à Davos. Mais seule sa collègue Karin Keller-Sutter a rencontré un commissaire européen, Paolo Gentiloni en charge de l'économie.
Parmi ses nombreuses réunions, M. Cassis a également abordé l'importance du siège suisse au Conseil de sécurité de l'ONU, notamment avec son homologue péruvienne. Ce pays est confronté à une crise politique depuis plusieurs semaines après la destitution de son président Pedro Castillo, accusé d'avoir tenté de perpétrer un coup d'Etat en voulant dissoudre le Parlement.
Les manifestations, qui se poursuivent, ont déjà fait plus de quarante victimes. La ministre péruvienne voulait être rassurée sur la volonté suisse de poursuivre son assistance à ce pays et sa présence diplomatique, selon M. Cassis.
En cas de demande, la Suisse "est toujours disponible" pour offrir ses bons offices pour aider à apaiser la situation, affirme le chef de la diplomatie. "Ils le savent très bien", a-t-il encore ajouté.