L'Amazonie et Daniel Schweizer à la Maison du Diable à Sion
Le cinéaste Daniel Schweizer s'est plongé durant des années dans les problématiques sociales, culturelles et économiques de l'Amazonie. Son oeuvre documentaire est au coeur d'une exposition à la Maison du Diable à Sion jusqu'au 15 janvier 2023.
Il y a vingt ans, Daniel Schweizer rêve de retrouver Parana, le petit Indien héros du livre de son enfance signé Dominique Darbois (photographies) et Francis Mazière (textes). Le cinéaste part alors en Guyane française avec quelques indications et des photos et retrouve celui qui l'a tant marqué lorsqu'il était petit.
Puis, sur place et lors de nombreux voyages au Brésil, au Suriname et au Pérou, Daniel Schweizer constate les dégâts causés par l'orpaillage illégal et les conséquences de la déforestation découlant des industries minières. "Après le rêve, place à l'indignation et aux combats. A l'écoute des Wayana, des Xikrin, des Yanomami, des Kayapo ou des Macuxi, le cinéaste témoigne, s’engage et offre une voix aux derniers peuples indigènes d’Amazonie", explique à Keystone-ATS Nicolas Rouiller, curateur de l'exposition et directeur de la Maison du Diable, espace culturel géré par la Fondation Fellini.
Dans les salles de la Maison du Diable à Sion, le visiteur découvre photographies, écrits, carnets de voyage, peintures, témoignages. Mais aussi des extraits des quatre "films percutants" tournés par Daniel Schweizer sur place (un cinquième est en post-production). "Son livre passionnant, 'Daniel Schweizer, une odyssée amazonienne', est le titre et le fil rouge de l'exposition", précise Nicolas Rouiller.
Le curateur formule un voeu: "Que ces témoignages ces photographies et ces films puissent non seulement nous faire voyager, rêver, mais également nous aider à prendre conscience des urgences qui se jouent là-bas, en Amazonie, et ici en Suisse, où plus de 60% de l'or mondial est raffiné".
Né à Genève, le cinéaste producteur indépendant et anthropologue Daniel Schweizer est établi à Sion depuis plus de dix ans et enseigne à la Haut école d'art et de design (HEAD) à Genève. Il est notamment l’auteur d’une trilogie documentaire sur l’extrême droite radicale, les skinheads et les néo-nazis. "Skinhead Attitude" a reçu le Prix du public au Festival de Leeds en Angleterre et a été nominé pour le Prix du Cinéma Suisse et le "Deutscher Fernsehpreis"; "White Terror" a reçu le Prix du documentaire de la Ville de Zurich.