Favoriser la vaccination pour limiter au mieux la prochaine vague
Les contaminations dues au coronavirus en Suisse restent sous contrôle malgré une légère hausse ces derniers jours. Face à la forte progression du variant Delta, les experts de la Confédération misent sur une communication renforcée et un accès facilité au vaccin.

La part du variant Delta approche les 30%, a indiqué la cheffe de la section contrôle des infections de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) Virginie Masserey mardi lors d'un point de presse. Cette évolution peut expliquer la hausse du nombre de nouveaux cas en Suisse.
En observant ce qu'il se passe ailleurs, notamment en Grande-Bretagne et en Israël, où le variant domine depuis quelque temps, on remarque une hausse des nouvelles infections, mais pas des hospitalisations, a relevé Virginie Masserey. La part élevée des personnes vaccinées dans ces pays peut y avoir contribué.
En Suisse aussi, la majeure partie des personnes hospitalisées sont des personnes non vaccinées. Les vaccins contre le Covid-19 restent la réponse et ceux autorisés en Suisse sont très efficaces, a rappelé Mme Masserey. Il faudrait envisager de faciliter la vaccination par exemple sans rendez-vous.
Actuellement, 38% de la population est entièrement vaccinée. Chez les adultes, la part atteint 46%. En outre, 52% des Suisses ont reçu au moins une dose de vaccin.
Les inquiétudes demeurent pour les personnes les plus âgées. Parmi elles, 80% ont des anticorps, soit parce qu'elles ont eu la maladie, soit parce qu'elles se sont fait vacciner, a indiqué le président de la task force scientifique Martin Ackermann. Les personnes de cette catégorie d'âge non vaccinées ou non guéries pourraient finir à l'hôpital ou décéder, si elles sont contaminées.
Jusqu'à présent un tiers des patients hospitalisés avait plus de 70 ans. Augmenter la vaccination de cette catégorie de 10% permettrait de réduire de moitié les possibles infections, a-t-il souligné. La Suisse serait toutefois encore loin du Royaume-Uni où seuls 2% des plus de 70 ans n'ont pas d'anticorps.
"Le bon moment pour se faire vacciner, c'est maintenant", a ajouté Martin Ackermann. Il ne faut pas attendre que les chiffres remontent fortement. La prochaine vague dépendra de la part de la population qui n'a pas ou peu d'immunité.
De leur côté, les cantons anticipent une éventuelle hausse du nombre de cas de coronavirus cet automne. Des foyers locaux ou régionaux pourraient surgir, a estimé Linda Nartey, vice-présidente de l'Association des médecins cantonaux.
Les organes cantonaux échangent sur les campagnes de vaccinations. Il s'agit de savoir si celles-ci se concentrent sur les bons groupes de personnes et de se préparer aux vaccinations de rappel.
Pour la tranche d’âge qui n’est pas encore éligible à la vaccination, il est conseillé d’effectuer des tests répétés notamment dans les écoles. "Un moyen peu invasif qui peut entrer facilement dans les habitudes et qui permet d’éviter que des foyers ne se développent", a ajouté Mme Masserey.
Quelque 3400 effets indésirables ont été enregistrés en Suisse après une vaccination contre le coronavirus. Un tiers d'entre eux est caractérisé comme grave, a indiqué Christoph Küng, chef de section chez Swissmedic.
Un effet indésirable grave implique une hospitalisation, la prolongation d'une hospitalisation ou encore un décès, a-t-il précisé. Et de souligner qu'aucun décès n'a pour l'instant été enregistré en Suisse.
Médicament ou vaccination impliquent généralement des effets secondaires, a encore rappelé Christoph Küng. "Tous les effets des deux vaccins autorisés en Suisse sont connus." Ils sont généralement plus importants chez les plus jeunes.