Faire durer les objets grâce à l'économie circulaire
Faire durer les objets grâce à l'économie circulaire, pour éviter pollution et gaspillage: c'est l'objectif d'une coalition rassemblant des associations de consommateurs, des ONG écologistes, mais aussi des acteurs de l'économie.
Nonante-sept pour cent des répondants à un récent sondage de l’Alliance des organisations des consommateurs indiquaient avoir dû jeter au moins une fois un objet encore en bon état, simplement parce que le coût de la réparation était trop élevé ou que les pièces détachées n'étaient pas disponibles.
Une véritable aberration à l’heure où les ressources devraient être préservées, estiment les organisations membres de la coalition "Longue vie à nos objets", qui s'exprimaient lundi lors d'une conférence de presse à Berne.
Et la Suisse est particulièrement mal notée, se situant même au troisième rang mondial en matière de déchets électroniques, avec 23 kg par habitant en 2020.
Le problème? Aujourd’hui encore, de nombreux produits sont conçus pour être irréparables. A choix, l’objet est indémontable, aucune pièce de rechange n’est disponible, le coût de la réparation ou la complexité de la démarche comparés à l’achat de neuf sont rédhibitoires. Ou alors c'est l’incompatibilité technologique ou l’absence de mise à jour des logiciels qui rendent les appareils inutilisables.
Résultat, selon une enquête de la Fédération romande des consommateurs (FRC), membre de la coalition, la plupart des appareils sous garantie ramenés au magasin en raison d’une panne a priori réparable ne sont généralement pas examinés et simplement jetés. Et cela quand bien même les sondages d’opinion montrent que la population serait prête à réparer davantage.
Les conditions-cadres actuelles encouragent largement plus une économie du recyclage et de la valorisation de la matière qu’une économie du réemploi et de la réutilisation. D’où l’enjeu du projet de révision de la Loi sur la protection de l’environnement, rédigé en réponse à l’initiative parlementaire "développer l’économie circulaire en Suisse".
Les membres de la coalition entendent soutenir ce projet, le plus prometteur à leurs yeux car le seul qui "propose enfin des changements législatifs permettant de lutter contre le vieillissement prématuré des objets".
Pour la coalition, il s'agit d'en renforcer les ambitions et d'inciter les acteurs économiques et politiques à améliorer l’offre du marché en amont. Concrètement, des "principes de conception circulaire" doivent être appliqués tout au début du cycle de vie des objets, pour que le consommateur ne se retrouve pas en fin de chaîne avec comme seule solution de jeter.
Outre des ONG de protection des consommateurs et de l'environnement, la coalition comprend des acteurs concernés par la réparation et le réemploi des objets, comme NoOPS (No Obsolescence Programmée Suisse) et des organisations proches de l'économie, comme Swisscleantech ou l'Association suisse des arts et métiers (ASAM).