Thibaut Monnet : «Jouer à Sierre me rappelle mes années à Ambri»
A 38 ans, il est l’un des nouveaux visages d’un HC Sierre au sein duquel les attentes sont forcément très grandes sur ses épaules. Thibaut Monnet a beau avoir plus de 20 ans de carrière derrière lui, plus de 800 matches de LNA au compteur et l’un des palmarès les plus fournis du hockey valaisan, il découvre une situation inédite cette année.
Thibaut Monnet, en regardant dans le rétroviseur, vous voyez une longue et belle carrière qui est derrière vous. Pourtant, avec cette pandémie et cette année très particulière, vous vivez quelque chose de complètement nouveau, comment l’appréhendez-vous?
Comme tout le monde… On s’entraîne du mieux qu’on peut mais on est aussi attentifs au fait qu’en fonction de comment se déroule la saison, il faudra à nouveau être capable de s’adapter pour éviter de se griller…
Vous parlez d’adaptation, il y a eu une première décision au HC Sierre, celle de vous proposer des entraînements sous la forme du volontariat, c’était quelque chose d’inévitable?
Oui, comme je l’ai dit, ça ne sert à rien de s’entraîner comme des fous, comme on le fait dans une préparation «normale»… Là, le club a décidé de s’adapter et maintenant on attend de savoir si on peut recommencer normalement ou s’il faut rester dans cette dynamique d’adaptation.
Quoi qu’il en soit, vous avez déjà eu quelques contacts avec vos nouveaux coéquipiers. On sait que le HC Sierre est une équipe relativement jeune, comment percevez-vous cet effectif ?
Écoutez, pour l’instant les courtes séances que l’on a eu sur la glace, elles se passent bien. Je trouve que l’on est un très bon mix entre jeunes et un peu plus anciens, ce qui peut être une très bonne chose cette saison.
Avec, comme entraîneur, Dany Gélinas. Comment se passe la relation avec lui ?
Vous savez, Dany, je le connaissais déjà de l’époque. C’est vraiment un bon gars, avec qui je discute beaucoup. Il est ouvert, il est à l’écoute donc ça c’est forcément quelque chose qui est toujours sympa.
«J’ai l’habitude de gérer la pression» Thibaut Monnet
Au vu de votre âge, de votre expérience et de votre fabuleux palmarès, les attentes sont forcément grandes vous concernant du côté de Graben. Cette pression, elle ne vous effraie pas?
Non, pas du tout! J’ai l’habitude de gérer la pression et qu’on soit jeune ou ancien, il faut tous tirer à la même corde. Moi j’essaie d’aider les autres de par mon expérience et, dans le même temps, j’apprends de nouveaux trucs grâce aux plus jeunes donc c’est vraiment une relation gagnant-gagnant. Moi en tous cas, j’apprécie vraiment cette atmosphère entre nous tous.
La saison qui arrive, pour autant qu’elle ait lieu bien sûr, sera la 2ème du club en Swiss League. Les playoffs, c’est un objectif jouable ?
Oui, je le pense. L’année passée, pour être néo-promus, ils ont déjà fait un championnat intéressant donc on va essayer de reconstruire sur ça et de repartir sur de meilleures bases encore. Il faudra rapidement engranger le plus de points possibles et éviter d’avoir trop de périodes creuses.
«Les gens sont vraiment passionnés dans la ville» Thibaut Monnet
Une place parmi les huit premiers, ce serait aussi une belle récompense pour votre public que l’on sait très fidèle. Ce soutien populaire, c’est un élément qui a aussi compté au moment de faire votre retour en Valais ?
Bien sûr ! Déjà, j’espère qu’on pourra jouer devant du public cette saison. Après, ce soutien me rappelle mes années à Ambri, les gens sont vraiment passionnés dans la ville, c’est quelque chose de génial. Il y a quelques clubs comme ça où les gens vivent vraiment pour le hockey et c’est vraiment top pour nous, les joueurs, de ressentir tout cet engouement.
Finalement vous avez signé pour une saison avec le HC Sierre. C’est un signe que ce sera la dernière de votre carrière ?
Ah ça je ne sais pas, il faudrait déjà pouvoir débuter cette saison (rires)! Non mais on verra, ce n’est pas impossible qu’il y en ait une supplémentaire, c’est juste trop tôt pour vous répondre. L’important, c’est de prendre du plaisir maintenant et la suite, on verra…
Le plaisir justement, c’est ce qui vous pousse à continuer à vous entraîner au quotidien, même à 38 ans ?
Bien sûr, le plaisir et la passion de ce sport, de jouer ces matches. Si je n’avais plus la passion, c’est clair que ça ne servirait à rien de continuer…
À 38 ans, Thibaut Monnet a donc décidé de faire son retour sur les glaces valaisannes, celles-là mêmes où il avait fait ses débuts dans le hockey il y a une grosse vingtaine d'années. Un retour «à la maison», ou presque pour cet enfant de Martigny, qui a fourbi ses armes dans le camp du rival éternel des Sierrois, avant de sillonner une bonne partie de la Suisse pour briller au sein de l'élite. Lausanne, La Chaux-de-Fonds, Langnau, Berne ou Ambri mais surtout Zurich l'ont accueilli à bras ouverts. Zurich, ville où Thibaut Monnet a fait le bonheur du public du Hallenstadion durant six ans (2007-2013), le temps d'y gagner deux titres de Champion de Suisse, la Ligue des Champions et la Coupe Victoria face aux Blackhawks de Chicago. Brillant en club, le Valaisan l'a également été en équipe nationale, participant à cinq reprises à des championnats du Monde ainsi qu'aux Jeux Olympiques de Vancouver en 2010. Un CV de premier ordre auquel Thibaut Monnet a donc décidé d'ajouter une ligne, du côté de Graben, un vétuste chaudron sierrois qui ne demande désormais qu'à s'enflammer au gré des performances du Martignerain et de ses coéquipiers.