Théo Gmür: les Mondiaux et les Jeux dans le viseur
Comme l’ensemble des acteurs du cirque blanc, Théo Gmür est en pleine préparation de la saison à venir. Un hiver qui sera celui des Mondiaux et des Jeux Paralympiques. Pour mettre toutes les chances de briller de son côté, le Nendard s’est établi à Macolin durant l'été.

Théo Gmür a provisoirement quitté Nendaz pour s’établir du côté de Macolin durant une bonne partie de l'été. Joint par téléphone, il commence par dresser un bilan mitigé de son hiver passé: «Même si j’ai pu retrouver les podiums, notamment à Veysonnaz en début d’année, ça a été compliqué. Surtout en fin de saison, j’ai vraiment dû me battre avec moi-même.» Des mots forts que le Valaisan, 4ème du général de la Coupe du Monde, explique par les bulles sanitaires qu’il a fallu respecter à chaque compétition. «Mais attention, on a quand même pu pratiquer notre sport malgré la situation. On n’a donc pas trop le droit de se plaindre.»
Le physique à Macolin, la technique sur les glaciers
Théo Gmür ne se plaint pas mais est heureux d’avoir pu tourner la page de cet exercice particulier. Place désormais à un programme pour le moins chargé du côté de Macolin. «Une bonne partie de la préparation physique est à faire ici. Heureusement, je me rends aussi sur les glaciers, que ce soit aussi bien sur celui des Deux Alpes (ndlr: en France) que sur le Stelvio (ndlr: en Italie) pour entraîner la technique. Cela me permet de varier un peu mon quotidien.»
«C’est vrai que je n’ai pas beaucoup de temps libre pour me reposer ou voir mes proches.»Théo Gmür
Le Nendard ne se contente pas de ses obligations sportives. Il suit également des études en sciences du sport sur les hauteurs de Macolin. «C’est l’une des raisons qui m’a poussé à établir mon camp de base ici», sourit-il. «J’ai des examens à passer au mois de septembre. Du coup, c’est vrai que je n’ai pas beaucoup de temps libre pour me reposer ou voir mes proches. Mais je sais que ça fait partie des sacrifices à faire. J’espère juste ne pas les faire «dans le vide» et que tout cela paiera dans les mois à venir.»
À 25 ans, il les a fêté dimanche, le Valaisan a l’habitude de ces sacrifices estivaux. «Au début de ma carrière, je vous avoue que c’était difficile. Mais maintenant, avec l’expérience, je m’y suis fait. Et je dois même dire que ça commence à me plaire ce côté de souffrance, d’aimer se faire mal pour performer durant la saison.»
Deux grands événements en moins de deux mois
Une évolution qui arrive au bon moment pour Théo Gmür qui est à l’aube d’une saison qui s’annonce intense, marquée notamment par les Mondiaux de Lillehammer en janvier et les Jeux Paralympiques de Pékin en mars. «Il faudra être prêt à vivre ces deux grands événements en l’espace d’à peine deux mois. Le contenu des entraînements ne changera pas des autres années. Par contre, la planification pour être performant le jour J sera un peu différente. Ce sera plus difficile que lors d’une saison plus normale.»
S’il entend évidemment s’illustrer lors des différentes épreuves de Coupe du Monde prévues durant l’hiver, Théo Gmür a fait de ses deux événements rapprochés ses gros objectifs de la saison et même, «de ma carrière». Pour bien les gérer, il sait qu’il lui faudra être fort physiquement mais aussi mentalement. Triple médaillé d’or lors des Jeux de Pyeongchang en 2018, il est désormais attendu au tournant. «Bien sûr qu’une forme de pression se fait sentir, que ce soit aussi bien de la fédération que des sponsors. C’est aussi pour ça que j’ai à cœur de tout mettre en place en ce moment pour être au top au printemps.»
«Ce serait me sous-estimer que de dire que je vais en Chine pour visiter du pays ou acheter du terrain.» Théo Gmür
Ambitieux, le Nendard a bien l’intention de confirmer en Chine son exploit d’il y a trois ans en Corée du Sud. «Ce serait me sous-estimer que de dire que je vais là-bas pour visiter du pays ou acheter du terrain», rigole-t-il. «Je sens que je suis capable de le refaire. Après attention, c’est le jour J qu’il faudra être prêt. Il faudra que toutes les pièces du puzzle soient assemblées. Mais encore une fois, je mets tout en œuvre pour que cela soit le cas. Aussi bien pour les Mondiaux que pour les Jeux.»
Une forme de fraternité au sein de l’équipe
Sur la route de nouveaux titres, Théo Gmür devra faire face à la concurrence. Au sein même de l’équipe de Suisse notamment aux côtés du Neuchâtelois Robin Cuche, 6ème du général l’hiver dernier et du Schwytzois Thomas Pfyl, 11ème. «C’est une saine concurrence qui nous unit», relève le Valaisan. «C’est quelque chose qui est nécessaire à notre équipe dans la mesure où les points de comparaison sont peu nombreux. C’est notamment pour ça que l’on va parfois s’entraîner avec les valides pour se confronter à davantage de pression. Avec Robin et Thomas, on s’entend vraiment comme des frères et je pense que c’est une très bonne chose. Aussi bien pour l’ambiance dans l’équipe que pour mener à bien notre mission chinoise!»
Une mission chinoise, ces Jeux Paralympiques de Pékin, qui débutera le vendredi 4 mars prochain. Les Mondiaux de Lillehammer sont eux agendés du 8 au 23 janvier. D’ici là, Théo Gmür dispose de quelques mois pour se préparer. Et pour réussir ses examens.