Première année intense pour Élise Hitter aux USA : "J'ai vécu tellement de choses en peu de temps"
Il y a un an, Élise Hitter décidait de sortir de sa zone de confort. La skieuse de Vercorin mettait le cap sur les USA et Salt Lake City où elle allait découvrir le si spécial milieu universitaire américain. Une aventure dont les premiers mois ont été chargés.

Début septembre dernier, Élise Hitter nous racontait les raisons de son exil aux Etats-Unis. Alors âgée de 22 ans, la skieuse de Vercorin avait décidé de concrétiser une idée qu'elle mûrissait depuis plusieurs années. Elle était partie à la conquête de son rêve américain en mettant le cap sur Salt Lake City et son Université de Westminster. Sur place, la Valaisanne allait pouvoir concilier sa carrière sportive à un Bachelor en Management.
Un sourire retrouvé après des premières semaines difficiles
De retour en Suisse depuis la semaine dernière, elle dresse un bilan positif du début de son aventure outre-Atlanique. "En prenant un peu de recul sur tout ce que j'ai vécu ces derniers mois, je ne peux qu'être super contente de cette expérience. J'ai déjà vu tellement de choses. Partir étudier à l'étranger est vraiment très enrichissant." Si Élise Hitter a aujourd'hui retrouvé le sourire qui la caractérise, elle ne cache pas que ses premières semaines sur sol américain ont été particulièrement difficiles à vivre et pour cause : tout juste partie, elle a appris que la maladie avait touché un membre de sa famille. "J'ai fait quelques allers-retours entre les USA et la Suisse. Être éloignés dans ces moments-là rend la situation encore plus difficile à vivre."
Les choses se sont heureusement améliorées désormais et la jeune skieuse estime ressortir grandie de l'épreuve traversée par sa famille. "Mentalement, vivre quelque chose de tel te pousse dans tes retranchements. Je pense avoir beaucoup appris sur moi-même au travers de ce qu'on a vécu. J'ai notamment découvert que j'étais capable de faire preuve de résilience." La tête jouant un rôle prépondérant dans les performances sportives, les résultats d'Élise Hitter ont logiquement été plus probants sur la fin de la saison, une fois que les "aléas de la vie" tels qu'elle les appelle ont tendu à se régler. "J'aurais aimé que l'hiver dure cet été, mais malheureusement la neige ne veut plus tomber à partir de mai", rigole-t-elle. "Plus sérieusement, je suis heureuse d'avoir démontré que j'étais capable de faire de bonnes performances en slalom et qu'en géant également, mon ski était là."
Huit podiums dont trois en Valais
Concrètement, la Valaisanne aujourd'hui âgée de 23 ans, est montée à huit reprises sur le podium en courses FIS ces derniers mois. Auparavant, elle n'y était parvenue qu'à sept reprises depuis ses débuts sur ce circuit en 2016. "La forme est à nouveau au rendez-vous", se réjouit celle qui n'a pas été épargnée par les pépins physiques durant sa jeune carrière. "Je suis malgré tout bien consciente de tout le travail qu'il me reste à accomplir pour atteindre mon objectif et viser un peu plus haut." Parmi ses huit podiums de l'hiver, trois ont été réalisés en Valais (3ème en géant à Thyon, 1ère et 2ème en slalom à Champex) lors de la petite semaine qu'elle s'est octroyée à la maison à la mi-mars. "J'ai été rassurée de voir que l'air et la neige du Valais me plaisaient toujours autant. J'ai montré que j'avais toujours le niveau pour performer en Suisse."
Outre ses engagements sur le circuit FIS, Elise Hitter s'est également élancée depuis les portillons de la Coupe d'Amérique du Nord. "Certaines filles au départ avaient l'habitude de la Coupe du Monde et ont régulièrement terminé dans les 30 à ce niveau-là cette saison. Même si la densité est peut-être moins importante qu'en Coupe d'Europe, pouvoir mes confronter à ces skieuses est une chance pour moi." En rejoignant Salt Lake City, la Valaisanne a également eu le privilège de découvrir les compétitions universitaires, véritable religion aux Etats-Unis. "Pour nos coachs sur place, ce sont les courses les plus importantes de la saison. On ne se bat pas seulement individuellement, mais bien en équipe pour tenter d'apporter un maximum de points à notre université. L'ambiance est complètement folle. On ne vit jamais un truc pareil en Europe."

En Amérique, l'athlète de Vercorin a donc découvert un pan de son sport qu'elle ne connaissait pas franchement auparavant. "Pour moi, le ski était quelque chose d'individuel donc au début, je trouvais bizarre de me battre de manière collective", explique-t-elle. "J'ai fini par m'y faire et je dirais même que c'est quelque chose de très positif. Au sein de notre équipe, nous sommes comme une petite famille. On a tous envie de bien faire pour les autres. Concourir en équipe nous booste et nous pousse à repousser encore davantage nos limites." Les compétitions universitaires ont également permis à Elise Hitter de vivre quelques situations assez cocasses. "J'ai parfois eu l'impression de revenir dans les courses U12 ou U14 lorsque de véritables baignoires se forment sur la piste. Le truc, c'est qu'il est compliqué de déplacer les épreuves si la météo est mauvaise. On skie coûte que coûte. Personnellement, je trouve intéressant de reskier dans des conditions si difficiles. On ne peut qu'être meilleur une fois que l'on retrouve des pistes en bon état."
En parallèle à son parcours de sportive, la Valaisanne a donc suivi son Bachelor en Management à l'Université de Westminster. Si tout se passe bien, elle sera diplômée l'an prochain. "Je tiens à préciser que mon uni est bien plus petite que celles que l'on nous montre dans les films de l'après-midi", se marre-t-elle. "La principale différence entre ce que j'ai découvert aux États-Unis et ce que j'ai connu en Suisse dans le passé, c'est que là-bas, beaucoup plus de moyens de suivre les cours en ligne existent. En tant que sportive, cet aspect-là n'est pas négligeable puisque je voyage beaucoup pour les compétitions."
En coloc' avec d'autres Européens
En quittant son Valais natal pour les Etats-Unis, Élise Hitter ne cache pas être arrivée dans un nouveau monde où la démesure est de mise. Elle évoque également son quotidien en colocation.
Désormais de retour en Valais, Élise Hitter se remettra à l'heure américaine à la fin de l'été. Le début de son prochain semestre à l'Université de Westminster débutera le 21 août. "J'ai déjà hâte d'y être et de voir ce que ma 2ème année sur place me réserve", conclut celle qui se réjouit d'avoir désormais un peu de temps devant elle pour profiter de sa famille et se remettre de tout ce qu'elle a vécu au cours des derniers mois.