Gabin Janet, ce jeune skieur de Verbier qui se met à rêver

Installé sur les lattes dès son plus jeune âge par ses parents, Gabin Janet avoue ne pas avoir été directement passionné par le ski alpin, malgré une facilité étonnante. "Ce n’était pas facile, il a fallu nourrir cette passion pour le ski alpin. Au départ, ce sont ma mère et mon père qui m’ont mis dans ce sport. J’avais beaucoup de mal à rester motivé, mais les résultats suivaient quand même", poursuit-il.

Étant un jeune talent, les concessions ne sont pas toujours simples à faire, surtout en période estivale. "Je ne skiais pas toujours durant l’été, car je suis une personne qui adore être à la plage", raconte le Valaisan de 20 ans. "Puis, petit à petit, à force de m’entraîner, j’ai commencé à prendre du plaisir. Paradoxalement, cet été est l’un des étés où j’ai pris le plus de plaisir. J’ai adoré skier à Saas-Fee, la neige était top. Tant que tout marche bien et que tout roule, la vie est belle."

Désormais totalement impliqué dans le ski alpin, Gabin Janet a réalisé de bons résultats la saison dernière, notamment lors des courses FIS (le 3e échelon mondial). Ces performances ont logiquement attiré l'attention de Swiss-Ski, lui ouvrant ainsi les portes du cadre C. Le spécialiste de la vitesse revient sur les changements de tous les jours et la "professionnalisation" des entraînements.

Une structure plus imposante, des attentes logiquement plus importantes. Gabin Janet doit aujourd'hui vivre avec plus de pression et une obligation d'obtenir de bons résultats afin de garder sa place au sein de Swiss-Ski. Rajouté à cela un travail à côté, le skieur de Verbier doit trouver un équilibre pour performer le mieux possible. "Ce n’est pas facile à gérer. Cette année, je suis en stage de maturité dans le restaurant à mon père. Il y a un côté pratique, car il me laisse partir lorsqu’il y a des journées comme celle-ci."

À 20 ans, Gabin Janet se retrouve déjà avec un agenda bien garni. Le travail d'un côté, le ski de l'autre, l'organisation n'est de loin pas facile. "Je dois jongler entre les deux milieux : le boulot, la recherche de sponsors et penser à m’entraîner. Quand je m’entraîne, si je pense aux problèmes du boulot ou aux problèmes de sponsor, je ne vais pas skier relaxé, et sans relâchement, je skie moins vite."

Ce mardi à Zurich, les cadres de Swiss-Ski sont donc venus chercher leur matériel pour la nouvelle saison et en ont également profité pour répondre aux sollicitations des journalistes. Une journée qu'attendait impatiemment Gabin Janet, qui n'a pas été impressionné de voir les stars présentes sur place.

À l'aube de son premier exercice chez Swiss-Ski, le skieur valaisan affiche le plein de confiance et annonce même son premier objectif de l'hiver. "Il y a une belle échéance qui arrive avec les Championnats du monde junior. On verra bien, la saison est très longue, il y a énormément de courses au fil de l'année. Si ça ne devait pas claquer là-bas, ça craquera autre part."

Envieux de se montrer au grand public, Gabin Janet garde toutefois les pieds sur terre. Lorsqu'on lui demande si les Championnats du monde à Crans-Montana en 2027 sont dans un petit coin de sa tête, il répond sans détour. "Je vous dis qu’advienne que pourra. Honnêtement, je ne me suis jamais mis d’objectifs autant loin. Je prends année après année."