Femmes & Fédérations (3/4) : Louise Seppey, des pistes d'Hérémence aux bureaux de la FIS
Elles sont Valaisannes, elles font tourner les rouages du sport mondial. Femmes et fédérations : une série proposée par le service des sports de Rhône FM. Épisode 3 : Louise Seppey, Communications Coordinator auprès de la Fédération Internationale de Ski.

"Comme beaucoup en Valais, j'ai eu les skis au pied sitôt que j'ai su marcher." Louise Seppey ne le savait peut-être pas encore au moment de dévaler ses premières pistes, mais son destin semblait alors déjà tracé. Aujourd'hui âgée de 31 ans, la Valaisanne est intégrée depuis un an à l'organigramme de la Fédération Internationale de Ski (FIS). Son titre? Communications Coordinator. Troisième épisode de notre série consacrée aux femmes engagées dans une grande instance du sport.
Des tâches multiples
"Mon cahier des charges est riche et varié", explique la native d'Hérémence. Basée au siège de la Fédération sur les rives du lac de Thoune, elle œuvre en étroite collaboration avec Bruno Sassi, le directeur de la communication. "Nous travaillons sur tout ce qui concerne la communication institutionnelle de la FIS et nous gérons également l'aspect éditorial en soutenant les Media Coordinators de toutes les disciplines, qui eux, sont sur le terrain tout au long de l'hiver." En parallèle de ses fonctions dans les bureaux, la Valaisanne se déplace elle-même sur certains sites de compétition. "Je suis responsable des trois disciplines paralympiques (ndlr : le ski, le ski de fond et le snowboard). Comme nous n'avions pas de personne dédiée à ça, je bouche en quelques sortes le trou. Ce mélange entre travail institutionnel, engagement sur le terrain, création de contenu et gestion des réseaux sociaux me plaît énormément."
Bercée par le sport dès sa plus tendre enfance, Louise Seppey s'est essayée à la compétition jusqu'à l'adolescence. "J'avais entre 15 et 16 ans lorsque j'ai décidé d'arrêter pour me concentrer sur mes études. Un choix qui me paraissait plus safe pour mon avenir", sourit-elle. "Contrairement à beaucoup de jeunes, je n'ai pas stoppé la compétition par dégoût, le plaisir de skier était toujours là. Même si je n'enfilais plus de dossard, je n'ai jamais complètement quitté le monde du ski. J'ai donné des cours au sein du Ski Club Heremencia, j'ai fait mes papiers Jeunesse & Sport et j'ai travaillé pour l'école suisse de ski. J'ai toujours baigné dans ce milieu-là."
Des études à Saint-Gall puis Lausanne
Le parcours universitaire de Louise Seppey la force à une forme de déracinement. Elle quitte le Valais et met le cap sur Saint-Gall dans un premier temps, Lausanne dans un second. "Mon Bachelor en management m'a offert ma première expérience en Suisse allemande. Elle a duré quatre ans et a précédé un retour en Valais le temps d'un petit break d'une année", relève celle qui s'est ensuite lancée dans un Master en gestion du sport et des loisirs en terres vaudoises. "En parallèle de celui-ci, j'ai pu travailler durant près de trois ans à 20% chez Ski Valais en tant que responsable communication. Une expérience enrichissante qui m'a permis de me lancer véritablement dans la vie professionnelle."
Le passage de l'Association Cantonale à la Fédération Internationale ne se fait pas sans relais. Un peu plus de deux ans et demi de mandat chez Swiss Golf séparent ces deux emplois dans le monde du ski. "Pour être honnête, je ressentais le besoin de découvrir d'autres sports que les disciplines de neige à la fin de mon Master. Je ne connaissais pas du tout le golf avant que cette opportunité ne se présente à moi et j'ai adoré le découvrir par après", avoue celle qui était engagée en qualité de Specialist Services. "Je faisais à la fois partie de l'équipe de communication et du team services aux différents clubs du pays. Même si les disciplines changent, mon amour du sport reste le même. La performance sportive, ce qui réunit les gens dans ce cadre-là, c'est ce qui me plait dans mes fonctions."
La volonté d'intégrer un gros bateau
Louise Seppey a donc rejoint la Fédération Internationale de Ski en décembre 2023. Une nouvelle opportunité obtenue en partie grâce à son mandat précédent. "Un ancien collègue de Swiss Golf m'a envoyé l'annonce de la FIS en me disant que je remplissais toutes les cases. J'ai tenté ma chance et cela a fonctionné." Depuis douze mois, la Valaisanne a ainsi pu découvrir l'envers du décor au sein de l'une des principales instances du sport à l'échelle internationale.
Après cette première année de découverte, Louise Seppey l'assure : elle ne regrette pas son choix d'avoir rejoint la FIS. "J'ai eu plusieurs bonnes surprises depuis mes débuts", affirme-t-elle. "Je m'étais fait l'image d'une fédération gérée par des personnes relativement âgées alors que j'ai rencontré beaucoup de collègues de mon âge. Travailler avec des gens dynamiques, de ma génération et qui ont la même vision que moi d'un sport en constante évolution me plait énormément. De l'autre côté de la médaille, je parlerais de frustrations plutôt que de mauvaises surprises. Lorsqu'on œuvre dans le domaine de la communication, certains thèmes chauds demandent de se référer à des procédures. Il nous arrive de préparer des choses pour lesquelles on s'est donné beaucoup de peine et on attend des validations qui n'arrivent jamais. Il faut alors tout modifier voire tout annuler. Je ne pense pas que ce soit propre à la FIS et je sais que cela fait partie du jeu."
Aucun conflit d'intérêts
Qui dit emploi au sein d'une instance internationale dit forcément devoir de neutralité. Louise Seppey peut-elle donc toujours s'enthousiasmer devant une course, notamment lorsque Loïc et Mélanie Meillard qu'elle connaît très bien sont en lice? "Disons que comme je ne travaille pas directement sur le circuit du ski alpin, je n'ai pas spécialement de conflits d'intérêts", répond-elle dans un sourire. "Je n'ai donc aucun problème à exprimer ma joie lorsqu'ils obtiennent de très bons résultats. Voir sur le site web que je gère la photo d'athlètes suisses et faire le récit de leurs exploits me procure toujours une grande fierté."
Pleinement épanouie dans ses fonctions, Louise Seppey assure l'être également dans l'environnement dans lequel elle réside depuis un an à Oberhofen am Thunersee dans l'Oberland bernois.