Arnaud Boisset : "J'ai revu les images cauchemardesques de Beaver Creek"
Grosse frayeur pour Arnaud Boisset sur la Streif. Tout juste de retour à la compétition après la commotion subie en ouverture de saison dans le Colorado, le Martignerain a chuté à quelques mètres de la ligne d'arrivée. Il donne de ses nouvelles.

Arnaud Boisset savait qu'il ne se présentait pas au départ de la redoutable descente de Kitzbühel dans les mêmes dispositions que douze mois auparavant. L'an dernier, le Martignerain avait surpris tout le monde en claquant son premier top 10 en Coupe du Monde, une 9ème place après avoir pourtant été arrêté en pleine course avant de s'élancer une 2ème fois à la suite de la chute d'un concurrent. Cette fois, moins de deux mois après la commotion subie en ouverture de saison, il espérait avant toute chose retrouver des sensations et faire un pas en avant dans son processus de retour au plus haut niveau. Malheureusement pour lui, le Valaisan n'a pas franchi la ligne d'arrivée, chutant assez lourdement dans le schuss final.
S'il a très vite levé la main pour rassurer les spectateurs, dont son imposant Fan's Club, sur son état de santé, Arnaud Boisset avouait malgré tout peiner à reprendre ses esprits quelques minutes plus tard dans la zone d'interviews. "J'ai les jambes qui tremblent encore un peu. Il y a eu pas mal d'adrénaline. Pour ne rien vous cacher, j'ai revu les images cauchemardesques de Beaver Creek au moment de chuter. Je crois que je n'ai rien de grave physiquement, je devrais m'en tirer simplement avec quelques contusions. En revanche, on doit encore revoir si j'ai tapé la tête, car moi-même, je ne sais pas le dire."
Pas une question de poisse
Le Martignerain peinait d'ailleurs à expliquer ce qui lui était concrètement arrivé dans ces derniers mètres de courses. "Cela doit être une erreur de carre, mais à 130 km/h, tout va très vite", souffle-t-il. "Je n'avais pas la sensation que c'était si insensé que ça de m'élancer sur cette piste au vu de mes conditions. Finalement, peut-être qu'il manque encore quelque chose et que j'ai besoin de repos avant de retrouver la Coupe du Monde. Je ne suis pas de nature superstitieuse, donc je ne parlerai pas de poisse. Visiblement, je n'ai simplement pas encore retrouvé toutes mes capacités cognitives avec la vitesse."
Le Valaisan de 26 apparaît touché. Impuissant face à la situation. "Je ne sais pas ce que je dois faire et les médecins ne le savent pas non plus", soupire-t-il. "J'avais leur ok pour m'aligner à Wengen et ici (ndlr : à Kitzbühel). Si je reçois le feu vert des docteurs, c'est qu'il n'y a plus aucun risque. Malheureusement, skier à plus de 130 km/h sur une piste verglacée reste une réalité différente. Encore une fois, il me manque certainement quelques facultés."
Il a vibré devant Monney
Heureusement pour le Martignerain, la performance d'Alexis Monney sur la Streif lui a apporté un peu de baume au cœur. "J'ai jubilé devant l'écran avant de monter dans le portillon", affirme-t-il en référence à la course du Fribourgeois, finalement 2ème. "C'est dommage que la victoire ne soit pas au bout, mais ce qu'il fait est juste génial. Le voir à ce niveau ne me surprend pas. Cela fait cinq ou six ans que l'on fait partie de la même équipe et depuis toujours, il lui arrive de gagner les entraînements avec plus d'une seconde d'avance. Il est encore jeune et je n'ai pas de doute qu'un jour, il triomphera pour de bon sur cette Streif."
Le dernier secteur a été fatal aux espoirs de Justin Murisier
Parti avec le dossard 11, Justin Murisier a longtemps tenu la comparaison avec Alexis Monney. En course pour un podium, le Bagnard a fini par craquer dans le dernier secteur. Il termine 11ème, à sept dixièmes du vainqueur, le Canadien James Crawford. "J'ai fait une très bonne course jusqu'à la Hausbergkante où j'ai sauté assez loin. Il a fallu que je corrige la ligne et dans une neige qui avait bien chauffé, j'ai immédiatement senti que je perdais de la vitesse. Je ne termine pas à quatre secondes pour autant donc je ne vais pas pleurnicher, mais c'est clair que j'aurais aimé jouer la gagne. L'an dernier, j'avais vécu la situation inverse. J'avais mal débuté avant de bien finir. Si j'arrive à tout assembler l'année prochaine, je jouerai tout devant."